Les villes, laboratoires de l’écologie industrielle ?
Quoi de mieux que le « métabolisme » urbain pour présenter un nouveau modèle écologique efficace ? C’est en tous cas la conviction de Suren Erkman, l’un des concepteurs de « l’écologie industrielle » (Vers une écologie industrielle, Éditions Mayer, 2004).
« Une ville avec zéro émission n’existe pas. Il existe toujours des émissions, des déchets industriels, c’est la vie urbaine même », explique Suren Erkman dans son ouvrage, qui propose de faire évoluer les systèmes économiques et industriels urbains afin de les rapprocher d’un éco-système optimal.
« Nous devons réformer l’ensemble des chaînes industrielles sur le modèle des chaînes alimentaires, prévoir la récupération des déchets dès l’extraction des matières premières, repenser les technologies de production d’énergie et de motorisation, valoriser nos déchets comme des ressources, boucler les cycles de matières, minimiser les pollutions, repenser notre consommation de biens et nos méthodes de gouvernance, allonger la valeur d’usage des produits, décarboniser l’énergie, dématérialiser et alléger ce qui peut l’être pour éviter la surcharge environnementale »(1).
L’engagement environnemental de Citelum
Carmen Munoz-Dormoy, la Directrice Générale de Citelum, société française leader de l’éclairage public, affiche une ambition qui va dans ce sens.
Avec son concept de « Smart city », la filiale d’EDF propose aux villes un pilotage unique et intelligent de l’ensemble des domaines urbains et services liés à l’énergie. « Nous sommes capables, sur l’ensemble de nos domaines d’activités, de travailler de la conception à la maintenance, en passant par la construction, l’exploitation, et même les financements », explique Carmen Munoz-Dormoy. Le tout avec une préoccupation environnementale qui est souvent l’objectif premier affiché.
Ainsi à Copenhague, l’objet du partenariat avec Citelum est de contribuer à l’atteinte de la neutralité carbone en 2025.
Une dirigeante impliquée dans la recherche de protection de l’environnement
Cette préoccupation environnementale fait partie de l’ADN de Citelum, mais aussi de sa nouvelle
dirigeante depuis 2016. Ingénieur diplômée de l’Ecole Centrale, Carmen Munoz-Dormoy travaille au sein d’EDF depuis 1997, où elle a notamment exercé des fonctions de management au département Recherche & Développement.
Elle est préoccupée à parts égales par une exigence opérationnelle de haut-niveau et une recherche de protection optimale de l’environnement.
« À chaque fois que nous pouvons pousser des propositions pour aller plus loin, nous le faisons, explique-t-elle. Par exemple, dans un appel d’offres en cours, nous avons proposé une compensation carbone totale de l’énergie qui reste consommée après les économies générées par notre projet d’infrastructure d’éclairage, grâce à l’intégration de panneaux solaires »(2).
L’entreprise est également très impliquée dans la recherche de solutions pour lutter contre la pollution, en participant notamment à des initiatives collectives comme Airparif ou encore l’Airlab. Et elle présente des résultats impressionnants : « Sur certaines zones de Copenhague, on est monté jusqu’à 80 % d’économies. Sur des monuments éclairés, on peut atteindre 90 % d’économies d’énergie tout en rajoutant de la couleur »(3).
Ainsi, si l’on conçoit les villes comme un laboratoire de l’écologie industrielle, il semble permis d’être optimiste.
Illustration bannière : Quand l’industrie se met au service de l’écologie – © Scharfsinn
- https://www.lemonde.fr/le-monde-2/article/2008/04/04/ecologie-industrielle-la-nature-pour-patron_1029889_1004868.html
- https://www.rse-magazine.com/Une-strategie-de-RSE-eclairee-entretien-avec-Carmen-Munoz-Dormoy-directrice-generale-de-Citelum_a2754.html?print=1
- http://www.leparisien.fr/economie/citelum-eclaire-votre-vi-ll-e-13-11-2017-7390530.php
« Les cargos qui acheminent plus de 90% des marchandises de la planète génèrent une pollution digne des pires heures de l’ère industrielle.
Selon France Nature Environnement qui mène l’enquête depuis trois ans, l’impact des navires marchands et des bateaux de croisière qui utilisent essentiellement comme carburant, du fioul lourd, un sous-produit du pétrole, émettent des quantités d’émissions de particules fines dans l’air bien plus dangereuses que l’automobile. Contre toute attente ce ne sont pas les émissions de CO2, qui posent le plus de problème, mais les oxydes de soufre qui sont extrêmement toxiques.
Imaginez que les 15 plus gros navires présents sur les mers du globe répandent à eux seuls, plus de soufre que toutes les voitures en circulation sur la planète et cela sans aucun système de filtration. »