Ces nouveaux insectes nuisibles ravageurs qui menacent nos écosystèmes

Chaque année, la France et l’Europe sont le théâtre d’une discrète mais inquiétante invasion. Trois à quatre nouvelles espèces d’insectes, chacune portant potentiellement des conséquences désastreuses pour l’agriculture, sont détectées sur notre sol. Et c’est le marché global des importations qui est en cause.

Des insectes nuisibles arrivent chaque année en France

L’arrivée de ces indésirables est en effet simplifiée par les échanges commerciaux au sein de l’Union Européenne, ainsi que par les importations de végétaux provenant de continents variés tels que l’Amérique, l’Asie, ou l’Afrique.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), laboratoire de référence européen pour l’identification des insectes nuisibles, joue un rôle crucial dans la détection précoce de ces espèces. Chaque année, plus de 2 000 échantillons d’invertébrés sont analysés dans le but d’intercepter ces visiteurs indésirables avant qu’ils ne se propagent.

Mais quels sont ces nouveaux nuisibles ?

Parmi les nouveaux venus, certains se distinguent par leur capacité de nuisance, notamment pour les vergers. La mouche orientale des fruits, Bactrocera dorsalis, est l’une des cinq espèces les plus nuisibles au monde. Polyphage, elle s’attaque à plus de 400 espèces de plantes, rendant les fruits infestés impropres à la consommation et causant des pertes économiques considérables. « Bactrocera Dorsalis est certes très jolie mais quand elle s’attaque à une production de mangues, par exemple, les pertes peuvent atteindre 80 % », explique Philippe Reignault, directeur du laboratoire de la santé des végétaux de l’Anses cité par Le Parisien.

Le légionnaire d’automne, Spodoptera frugiperda, est un autre ravageur redoutable. Principalement connu pour s’en prendre au maïs, ce papillon originaire d’Amérique cause des dégâts considérables aux cultures, perforant épis et feuilles. Pas encore signalé en France, son arrivée récente à Chypre alerte sur un potentiel risque de propagation sur le territoire européen.

Enfin, la maladie du dragon jaune, ou Huanglongbing, menace gravement les cultures d’agrumes. Transmise par des insectes volants, elle provoque le dépérissement des arbres et rend les fruits acides et immangeables. Déjà présente en Guyane, cette maladie pourrait se répandre dans toute l’Europe via le psylle asiatique et africain des agrumes, déjà détectés au Portugal et en Espagne. « La bactérie se développe à l’intérieur des tissus qui conduisent la sève dans la plante. La plante se met alors à jaunir, l’arbre dépérit et donne souvent des fruits qui ne mûrissent qu’à moitié », explique Philippe Reignault.