Sous la pression des syndicats agricoles, le nouveau gouvernement néo-zélandais renonce à la taxe sur les éructations, prévoyant plutôt de repousser l’échéance à 2030 pour permettre plus de consultations et envisager d’autres solutions pour réduire les émissions.
Taxer les éructations aurait pu être contre-productif d’un point de vue environnemental
La Nouvelle-Zélande, souvent à l’avant-garde des politiques environnementales, vient de faire marche arrière sur un projet de loi qui aurait imposé une taxe sur les émissions de méthane des ruminants, connue sous le nom de « burp tax ». Cette taxe avait été proposée par le gouvernement travailliste en 2022 pour inciter les éleveurs à réduire les émissions de leurs troupeaux. Il faut savoir que près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre de la Nouvelle-Zélande proviennent des quelque 10 millions de vaches et 26 millions de moutons que compte le pays.
Cette taxe sur les éructations devait entrer en vigueur en 2025, mais elle a rencontré une forte opposition des agriculteurs et des groupes de pression comme Federated Farmers of New Zealand. Selon eux, cette mesure imposerait un fardeau financier injuste aux agriculteurs sans reconnaître suffisamment leurs efforts existants pour gérer et réduire les émissions. Puis, le 11 juin 2022, le ministre néo-zélandais de l’Agriculture, Todd McClay, a expliqué que mettre en place cette taxe renchérirait la viande néo-zélandaise et inciterait les distributeurs à se fournir à l’étranger. Ce qui est un non-sens écologique car, non seulement des émissions sont générées lors du transport, mais cette viande échappe aussi à un « burp tax » hypothétique dans son pays de production.
La Nouvelle-Zélande songe à sélectionner génétiquement les bovins moins émetteurs
Le nouveau gouvernement conservateur, dirigé par Christopher Luxon, a donc annoncé le report de cette taxe à 2030. Ce report vise à permettre une consultation plus approfondie avec les parties prenantes et à explorer d’autres méthodes pour mesurer et réduire les émissions, telles que l’utilisation potentielle de la génétique pour faire naître des animaux émettant moins de méthane.
Des études sont en effet en cours pour évaluer l’impact de la génétique sur les émissions de méthane par les ruminants. Par exemple, un projet de 15 millions de dollars à l’Université de Nouvelle-Angleterre se concentre sur l’identification des marqueurs génétiques associés à une faible émission de méthane chez les bovins. Cette recherche pourrait à terme permettre aux éleveurs de sélectionner des animaux qui produisent naturellement moins de méthane, offrant ainsi une solution plus durable et moins coûteuse que les additifs alimentaires ou les taxes.
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