Sur les réseaux sociaux, une tendance a récemment émergé : celle de jeter des noyaux de fruits sur le bord de la route pour faire pousser des arbres. Et plus particulièrement des arbres fruitiers, qui pourraient donc donner des fruits pour les animaux sauvages. Mais cette idée, aussi séduisante soit-elle, est-elle vraiment fondée sur la réalité agronomique ?
L’origine du mythe : un tweet viral
En juillet 2023, un tweet a été largement partagé, invitant les automobilistes à semer des noyaux de fruits en les jetant par leur fenêtre sur la route. Cette publication, vue 3,6 millions de fois sur Twitter, suggère que cette simple action pourrait transformer la France en un verger luxuriant. L’idée est simple : laver, sécher, et conserver les noyaux dans sa voiture pour les jeter lors de déplacements.
Et ce n’est pas la première fois qu’une telle publication se fraye un chemin sur les murs de Facebook, Instagram et Twitter. Déjà en 2019, une publication similaire avait fait le buzz, et 20 minutes s’était attaché à la vérifier.
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Les spécialistes de l’agronomie et de l’écologie sont d’accord : ça ne marchera probablement pas. Françoise Roch, présidente du Syndicat national des producteurs de fruits, interrogée par BFMTV, trouve l’idée « mignonne », mais souligne son inefficacité. En effet, même si un noyau peut occasionnellement germer, la probabilité reste « infime ». De plus, les noyaux jetés sur la route risquent d’être broyés par les équipes d’entretien.
Si vous mangez des fruits, ne jetez pas les noyaux à la poubelle. Lavez-les et séchez-les. Mettez-les dans une boîte et gardez les dans la voiture. Lorsque vous êtes sur la route, jetez-les par la fenêtre dans des endroits où il n’y a pas d’arbres. La nature elle-même prendra pic.twitter.com/bbnyvopvR8
— Patrick PIET (@TRAFICNIET) July 18, 2023
La réalité agronomique derrière le geste
L’idée de jeter des noyaux pour reforester n’est pas dénuée de fondement, Evelyne Leterme, directrice du conservatoire végétal régional d’Aquitaine, interrogée en 2019 par 20 Minutes, confirme que certains noyaux peuvent germer s’ils tombent dans des conditions adéquates. Cependant, cette méthode présente un « caractère aléatoire ». Jérôme Jullien, ingénieur et auteur sur les arbres fruitiers, renforce cette idée en mentionnant que la germination est « aléatoire », même lorsque des oiseaux dispersent naturellement les graines.
Pour qu’un arbre fruitier pousse, plusieurs conditions doivent être réunies : un sol meuble, une humidité optimale, et une protection contre les ravageurs. De plus, un travail de sélection, notamment par greffage, est souvent nécessaire pour obtenir une variété fruitière de qualité. Il est également important de noter que planter un noyau ne garantit pas un clone de l’arbre d’origine, mais peut donner lieu à un nouvel hybride.
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