Ces derniers jours, plusieurs événements ont refait parler des centrales nucléaires françaises. La centrale nucléaire de Fessenheim, notamment, est complètement à l’arrêt depuis samedi soir. Pourquoi décider d’arrêter ou de redémarrer un ou plusieurs réacteurs d’une centrale nucléaire ? Est-ce une bonne nouvelle pour l’environnement ?
Fessenheim, Bugey, Gravelines… Le va-et-vient du nucléaire français
On a appris hier que le réacteur numéro 5 du Bugey (Ain) redémarrait après deux ans d’arrêt. Samedi dernier, le deuxième réacteur de Fessenheim s’arrêtait, tout comme le premier. On sait aussi que deux des réacteurs de la centrale de Gravelines sont à l’arrêt, ainsi qu’un réacteur à Cattenom.
On est proches du record de l’hiver dernier où, selon Reporterre, quinze réacteurs nucléaires sur les cinquante-huit que compte la France étaient à l’arrêt, impliquant une disponibilité très faible en électricité.
Pourquoi certains réacteurs nucléaires s’arrêtent ?
Le réacteur du Bugey a repris du service après deux ans d’arrêt pour maintenance : son enceinte de confinement a été réparée. La plupart du temps, les réacteurs nucléaires s’arrêtent pour des opérations « classiques » de maintenance qui ne peuvent être effectuées quand le réacteur est en marche : c’est le cas du réacteur n°1 de Fessenheim.
Parfois, c’est également parce qu’il existe des risques d’accidents trop importants, et c’est le cas de l’autre réacteur de Fessenheim. De même, Cattenom a connu 6 incidents lors de la semaine du 6 juillet : cela explique peut-être la fermeture d’un des réacteurs. Pour Fessenheim, son arrêt total est hautement symbolique : il préfigure son démantèlement, prévu en 2019 lors du lancement de l’EPR de Flamanville.
Doit-on se réjouir d’un tel arrêt des réacteurs nucléaires ? Pas forcément : l’arrêt inopiné d’un réacteur nucléaire provoque une baisse de l’offre en électricité, qui doit être compensée par la production d’énergie thermique, plus émettrice de gaz à effet de serre. La diminution de nos besoins en énergie nucléaire doit être planifiée et mesurée, comme le propose le scénario Négawatt pour la sortie du nucléaire.
Illustration bannière : Une centrale nucléaire – © janaubert
A lire absolument
Quelle est cette logique qui voudrait que l’énergie nucléaire ne puisse être remplacée que par de l’énergie thermique « plus émettrice de gaz à effets de serre » ? Il n’y a plus que le lobby pour penser ça ! Les EnR (éolien, hydrolien, hydraulique, photovoltaïque, etc…) ça existe et ça produit moins de CO2 que le nucléaire. Les EnR fonctionnent très bien dans les pays qui refusent le nucléaire ou ont décidé d’en sortir (Danemark, Autriche, Allemagne, Italie…), alors qu’en France le nucléaire plombe leur développement et nous laisse dans le wagon de queue. Et n’oublions pas que les GES, ce n’est pas que le CO2 mais c’est aussi la vapeur d’eau produite par les aérogénérateurs des centrales nucléaires… ! Arrêtons cette énergie du passé, le nucléaire, et tournons-nous vers l’avenir, les EnR. C’est bien ce qu’une lecture plus attentive du scénario Négawatt vous conduirait à comprendre. D’ailleurs le très officiel organisme qu’est l’Ademe a aussi élaboré les scenari de sortie du nucléaire et conclue que c’est possible. Reste à le vouloir et à comprendre que s’y enferrer, c’est léguer des déchets radioactifs aux générations futures et ceci, éthiquement, nul ne peut le défendre.
Si vous voulez remplacer le nucléaire par des éoliennes il faudra en installer une tous les 100 mètres,sachant quelles ne fonctionnent que 30% du temps, se qui n’est pas le cas de Danemark, pays très venteux, de plus certains écolos s’opposent à ces installations car ils veulent comme beaucoup, des éoliennes chez les autres mais pas chez eux,quand on voit aussi que nos braves écolos demandent la destruction de micros centrale électrique installées sur des rivières ou petits cour d’eau qui sont installées depuis des lustres parce qu’elle ne sont pas au normes, la aussi on marche sur la tête, de plus on prône la généralisation de voitures électrique ou irez vous chercher votre électricité.
Tout à fait, mais l’article parlait du court terme (sur l’année par exemple, pour le prochain hiver). Sur le court terme en effet, on ne peux pas installer des nouvelles sources d’énergie en un mois, donc le manque doit être compensé par des centrales thermiques ou de l’importation.
Effectivement, loin de moi l’idée de dire qu’on ne peut remplacer le nucléaire qu’avec du thermique, ce sont des solutions à court terme en cas de panne de réacteur. C’est donc ce que je précise dans l’article, tout en préconisant le scénario Négawatt pour sortir du nucléaire à long terme 🙂