Selon une étude australienne, seulement 13 % des océans de la planète peuvent être considérés aujourd’hui comme sauvages. Ils sont le plus souvent situés dans des zones inaccessibles comme l’Arctique et le sud de l’océan Austral.
Seulement 13 % des océans de la planète considérés comme sauvages
Une nouvelle étude, publiée par le journal Current Biology, dresse un terrible constat sur l’état actuel des océans(1). Selon les scientifiques, seuls 13 % des océans de la planète sont encore considérés comme sauvages. Plus grave encore : ces zones préservées pourraient disparaître entièrement d’ici à cinquante ans. En cause, l’activité humaine et notamment l’augmentation du fret maritime, la pollution (liée en partie à l’utilisation de pesticides) et la surpêche.
L’équipe de chercheurs, menée par Kendall Jones de l’université du Queensland (Australie), a réalisé une cartographie des zones sous-marines considérées comme intactes et des écosystèmes libres de perturbations humaines. Pour Kendall Jones, « la pêche est de loin la première agression contre la biodiversité marine ». Et de déplorer : « L’océan est immense, il couvre 70 % de la surface de la planète, mais nous avons réussi à polluer presque l’intégralité de notre vaste écosystème ».
Diminuer les subventions gouvernementales pour empêcher la pêche dans ces zones éloignées
Pire, seuls 5 % de la faune et la flore sauvages restantes sont officiellement protégés. Kendall Jones de détailler : « Cela signifie que la grande majorité de la nature brute pourrait disparaître à tout moment car les innovations technologiques nous permettent aujourd’hui de pêcher plus profondément et de naviguer plus loin ». Les scientifiques à l’origine de cette analyse, la plus globale jamais réalisée de la faune et la flore marines, appellent donc à la création d’une convention qui reconnaîtrait la valeur unique de ces espaces.
« Protéger [ces zones] est crucial si nous voulons protéger l’ensemble de la biodiversité marine dans l’avenir », précise le chercheur. Pour ce faire, il faut empêcher l’homme de parvenir dans ces zones, pour la plupart situées en haute mer, dans l’hémisphère sud et aux latitudes extrêmes. La pêche en haute mer est rentable grâce aux subventions gouvernementales qui rendent ces régions éloignées accessibles. Au Japon, en Espagne mais aussi en Chine ou encore aux États-Unis, ces subventions sont les plus élevées. « La réforme des subventions pour ces pays pourrait être un autre moyen de décourager l’érosion de ces dernières zones sauvages », conclut le rapport.
Illustration bannière : Les océans assaillis par l’activité humaine – © superoke
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