Culture, environnement, dangers… Depuis déjà plusieurs décennies, la question des OGM a fait l’objet d’autant de débats que de réglementations afin d’en encadrer l’usage.
Une centaine d’autorisations en Europe
Ainsi, au sein de l’Union Européenne, le recours aux organismes génétiquement modifiés (OGM) est tout aussi surveillé que tracé. Leur présence se doit également d’être présentée sur les étiquettes afin que les consommateurs en soient informés en toute transparence. En effet, depuis 2001, avant toute mise sur le marché ou utilisation dans l’environnement, les risques sur la santé et l’environnement doivent être évalués.
Betterave sucrière, coton, colza, maïs, soja… Au total, une bonne centaine d’autorisations ont été délivrées pour des OGM sur le marché européen. Certains de ces produits servent à l’alimentation animale, d’autres se retrouvent directement dans la nôtre. Côté français, seul un type de maïs génétiquement modifié a été autorisé à la culture à des fins commerciales. Ce « MON810 » a été conçu pour résister à certains insectes nuisibles.
Pas d’expérimentation en plein champ
Par ailleurs, « des autorisations européennes ont également été délivrées pour l’importation d’OGM pour des usages non-alimentaires, précisait récemment le ministère de l’Agriculture. Il s’agit d’oeillets dont la couleur des fleurs a été modifiée, qui sont autorisés pour l’importation de fleurs coupées. »
Depuis 2015, « la France utilise les nouvelles dispositions introduites par la directive 2015/412 sur la mise en culture des OGM. » Elle a ainsi demandé à « être exclue de la portée géographique des autorisations et des demandes d’autorisation pour la mise en culture. » Quant à l’expérimentation d’OGM en plein champ de plantes génétiquement modifiées, elle n’est actuellement pas autorisée en France. « Le dernier essai au champ d’OGM en France remonte à 2013, et aucune demande d’autorisation n’a été déposée depuis », résume le gouvernement.
Des NTG, Nouvelles Techniques Génomiques
Bémol pour l’avenir : quelles règles s’imposeront demain aux OGM nouvelle génération – les nouvelles techniques génomiques (NTG) ? Ces nouvelles méthodes visent à produire des plantes plus résistantes aux maladies et aux insectes, mais aussi au dérèglement climatique par exempte des variétés résistantes à la sécheresse. Elles visent également à dessiner l’alimentation de demain, entre meilleurs rendements et céréales pauvres en gluten. Ces plantes NTG supposent l’insertion de gènes en provenance d’un organisme de la même espèce, ou d’une espèce compatible, via des techniques génétiques comme celle des célèbres « ciseaux moléculaires ».
Quid des règles applicables à ce sujet ? Pour l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), « les organismes issus de ces NTG ont subi une modification génétique sans introduction de gène extérieur dans leur génome, tout en leur conférant de nouvelles caractéristiques ». Si ces NTG sont d’ores et déjà commercialisés dans certains pays hors Union Européenne, un projet de règlement européen devrait en encadrer l’usage, en fonction du nombre de modifications génétiques subies, afin d’en autoriser la culture et la commercialisation.
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