Confinement : pourquoi il ne faut pas nourrir les oiseaux

Donner de la nourriture aux oiseaux pendant l’hiver leur permet de résister au froid. Mais lorsque le printemps arrive, il convient de perdre cette habitude car elle est néfaste pour les volatiles.

Rédigé par Audrey Lallement, le 4 Apr 2020, à 7 h 50 min
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Prédateurs, infection, dépendance, régime alimentaire… Nombreuses sont les raisons de ne pas nourrir les oiseaux quand arrivent les beaux jours. Confinement ou pas, au printemps, il n’y a pas de pénurie alimentaire pour les volatiles ! Alors ne les tuez pas en voulant bien faire.

Nourrir les oiseaux a des conséquences néfastes

Le confinement a des effets vertueux, en particulier pour Dame Nature. Fini le bruit assourdissant des voitures et la pollution, on entend enfin les oiseaux chanter en ville. Si, dans vos jardins ou sur vos balcons, vous mettez à disposition de la nourriture pour les volatiles, sachez que cela n’est plus nécessaire.

Au contraire. La ligue de Protection des oiseaux (LPO) interpelle sur le nourrissage permanent des oiseaux qui peut « avoir des conséquences néfastes et mettre en danger certaines populations d’oiseaux ». En effet, nourrir les oiseaux quand ce n’est pas l’hiver – et que la prédominance des maladies est plus forte – augmente la propension des animaux à se rassembler. Par conséquent, cela peut d’une part, favoriser la propagation des infections comme la salmonellose, et d’autre part attirer les prédateurs.

Une pratique qui rend les oiseaux dépendants

Autre effet négatif du nourrissage, les oiseaux se mettent à pondre plus tôt car ils ont accès à plus de nourriture. « La demande énergétique des poussins est ainsi décalée par rapport au pic de disponibilité alimentaire, ce qui peut entraîner une surmortalité juvénile, » explique la LPO. Par ailleurs, cette pratique ne pousse pas les jeunes oiseaux à aller chercher d’eux-mêmes leur nourriture et à passer à un régime à base d’insectes.

nourriture oiseau confinement

Si l’hiver il est parfois utile de nourrir les oiseaux, dès qu’il fait bon cela devient dangereux – © carterdavis

Enfin, le nourrissage des oiseaux peut aussi altérer la composition de la communauté aviaire. C’est-à-dire augmenter la population de certaines espèces et réduire « en parallèle, à travers un processus de compétition, les densités d’autres espèces ».

Un sevrage progressif

Toutes ces raisons doivent donc convaincre les particuliers d’arrêter de nourrir les oiseaux au printemps. Si vous n’avez pas encore commencé le processus de sevrage, la LPO conseille de réduire les quantités petit à petit afin d’arrêter au bout de 7 à 10 jours. « Cet arrêt est important car les lipides des graines ou des boules de graisse ne sont pas adaptés aux futurs poussins qui doivent être nourris exclusivement de protéines ».

Rassurez-vous, les oiseaux arriveront à s’alimenter sans vous. Si vous souhaitez malgré tout faire un geste pour eux, vous pouvez installer un abreuvoir car « l’apport d’eau est utile tout au long de l’année ». À condition de leur proposer une eau propre en utilisant des désinfectants naturels pour nettoyer les récipients (huile essentielle d’arbre à thé, vinaigre…).

Illustration bannière : Nourrir les oiseaux en dehors de l’hiver peut les tuer – © carterdavis
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14 commentaires Donnez votre avis
  1. Moi par contre, s’est l’hiver que les boules pourrissent.Les oiseaux ne viennent pas.Par contre le reste des saisons pas de problèmes , c’est open bar. c’est le monde à l’envers chez moi (et chez eux-les oiseaux).

  2. j’ai lu qu’en Angleterre, ils nourrissent toute l’année les oiseaux et qu’ils en ont beaucoup, de ce fait. Ensuite, un avis disait que certains sont pour et d’autres contre la nourriture toute l’année. Qu’il n’y avait pas un avis tranché sur le sujet.
    Les oiseaux que je nourris, mangent plus au printemps qu’en hiver…l’été je ne mets plus rien.

  3. Les habitudes, mêmes mauvaises ont les vie dure. la majorité des oiseaux ont besoin de protéines animales pour nourrir leurs poussins et non de graines (ex. mésanges et chenilles vertes du chêne) de plus les parents (comme nous) apprennent aux petits à choisir la bonne nourriture, les petits ne sachant pas chasser ne pourront se nourrir seuls à l’émancipation, moment le plus critique pour eux. Si les oiseaux rentrent de migration au printemps pour se reproduire, c’est que la bonne nourriture est présente. En fait beaucoup de gens nourrissent les oiseaux l’été pour leur plaisir personnel et pas pour le bien des oiseaux. la seule chose indispensable toute l’année est la présence d’eau propre pour le bain et la boisson, ce qui permet de les voir toute l’année.

  4. Oui , je suis bien d accord , vu que nous humain transformons leurs environnements ,on peut aussi les aider , dame nature à plus d un atout dans sa poche , même pour palier à ce genre d événement,nos petites bêtes ont aussi des capacités d évolution métabolique , des adaptations assez rapide , on ne leur laissent pas grand chose alors je pense que une petite aide ne peut leurs faire du mal , il y a tellement d interactions qui rentre en ligne de compte ,sans parler d un petit lien qui se crée entre nous , et cela , n a pas de prix .

  5. Moi mon jardin il y as beaucoup d oiseaux et aussi trop de moustique et autres insecte pas gaie mon jardin et les fourmis n en parlons pas j adore les chants des oiseaux mais je n aimes pas les insectes et fourmis que faire

    • La marc de café sur le passage des fourmis
      Géranium pour éloigner les moustiques

  6. Bonjour,pour information, j’habite à coté d’un golf. Et si vous allez vous promener, vous ne risquez pas de vous faire piquer par un insecte , c’est comme si vous étiez sur la lune. Un désert, rien ne vole. C’est la raison pour laquelle je continue à mettre des graines, quand aux vers, ceci ne les intéressent pas spécialement. Désolé pour la LPO.

  7. Bonjour,

    Le conseil sur le nourrissage des oiseaux n’est valable qu’à la campagne. Et encore, dans les campagnes encore relativement préservées où il y a encore un peu de biodiversité et où les oiseaux trouvent à se nourrir !

    En ville, il en va tout à fait différemment, surtout en cette période de confinement. Habituellement, en ville, avec la raréfaction des insectes et la désertification minérale, c’est plutôt la famine pour les petits passereaux. C’est l’une des principales causes de leur diminution, avec la destruction de leurs emplacements de nidification. Le confinement aggrave encore le problème. D’ailleurs, plusieurs appels ont été lancés pour soutenir les populations !

    Déjà beaucoup affectés, les moineaux ont particulièrement besoin qu’on les aide (graines, vers de farine, eau, coins de verdure…).

    ACG

    Déclin des moineaux et autres petits passereaux : les aider à survivre

    • Encore un point important : on ne rend pas « dépendants » des oiseaux qui le sont déjà – qui vivent avec nous. Ainsi les moineaux qui nous accompagnent depuis, depuis… on ne sait même plus. Les pigeons aussi. Même les hirondelles qui, maintenant, ont été abandonnées par les nouvelles générations.

  8. Nous nourrissons les moineaux, les mésanges, les rouge gorge, les bergeronnettes, il y a des maisons pour les mésanges, tous les ans nous nettoyons leurs nids en fin d’automne, le printemps nous avons les petits devant notre fenêtres qui viennent manger. Mais l’éte, même en mettant des boules, il y en a beaucoup moins, reste les moineaux. Les mésanges sont au jardin, mais ne viennent plus aux boules de graisse. De toute façon, tous les bosquets environnant sont détruits pour faire des zones industrielles. Donc heureusement qu’on les aide. Elles se baignent dans notre cascade du bassin, un vrai plaisir. Nos haies ont beaucoup de nids, on ne trouve jamais d’oiseaux morts !!!

    • Comme vous je met des graines et de l’eau à disposition des oiseaux, pas de boule de graisse en été par contre elles restaient à pourir, j’ai l’habitude de jeter des trognons de pommes ou de poires dans la pelouse….ça attire notamment les pies mais aussi d’autres ! Ces oiseaux savent qu’ils trouveront à manger et en contrepartie en fréquentant mon petit jardin ils contribuent à sa biodiversité. Les tourterelles sont revenues après des années d’absence, deux au départ ont niché dans un creux de ma façade, cet hiver le couple m’a donné le bonheur en venant « en famille  » à la mangeoire collée à ma fenêtre ! Le confinement n’a rien à voir avec mon habitude de nourrir les oiseaux ; c’est cette vieille habitude qui aujourd’hui m’aide à supporter l’enfermement, en observant ceux qui me font l’honneur de leur visite ? Il est important de réfléchir aux façons d’attirer les oiseaux dans nos jardins, en plantant ce qui attirera les insectes notamment….

    • Oui , je suis bien d accord , vu que nous humain transformons leurs environnements ,on peut aussi les aider , dame nature à plus d un atout dans sa poche , même pour palier à ce genre d événement,nos petites bêtes ont aussi des capacités d évolution métabolique , des adaptations assez rapide , on ne leur laissent pas grand chose alors je pense que une petite aide ne peut leurs faire du mal , il y a tellement d interactions qui rentre en ligne de compte ,sans parler d un petit lien qui se crée entre nous , et cela , n a pas de prix .

  9. c’est très raisonnable, cependant il y a de moins en moins d’insectes, alors ?? que faire ???????? acheter des vers de farine et les leur proposer ???

    • En effet, il y a peut être de moins en moins d’insectes. Venir en aide aux oiseaux c’est bien, combattre les pesticides et autres polluants qui détruisent leur habitat et/ou leur nourriture c’est encore mieux. Si vous aimez les oiseaux, militez aussi pour la protection de leur (notre) environnement 😉 !

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