Oiseaux en voie d’extinction : une menace imminente pour les écosystèmes et la biodiversité mondiale

Les extinctions d’oiseaux, provoquées principalement par les activités humaines, ont engendré la disparition d’espèces au rôle écologique crucial. En effet, la disparition de ces oiseaux compromet la pollinisation, la dispersion des graines et le contrôle des insectes. Cette perte de « services écosystémiques » nuit gravement au fonctionnement des écosystèmes.

Rédigé par Anton Kunin, le 7 Oct 2024, à 10 h 34 min
Oiseaux en voie d’extinction : une menace imminente pour les écosystèmes et la biodiversité mondiale
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Plus de 600 espèces d’oiseaux ont disparu au cours des 130.000 dernières années, apprend-on d’une étude qui vient de paraître dans la revue Science. Les chercheurs avertissent que cette tendance s’aggravera avec le changement climatique et autres pressions humaines, menaçant ainsi plus de 1.000 espèces supplémentaires au cours des deux prochains siècles.

L’extinction d’oiseaux entraîne des « répercussions en cascade » au sein d’écosystèmes

L’extinction d’oiseaux n’est pas simplement une question de perte de biodiversité ; elle a des effets tangibles sur les écosystèmes. Selon une étude qui vient d’être publiée dans la revue Science(1), chaque espèce d’oiseau joue un rôle fonctionnel unique au sein de l’écosystème. Par exemple, certains oiseaux, comme les frugivores, dispersent les graines des plantes qu’ils consomment, facilitant ainsi la croissance de nouvelles plantes et la régénération des forêts. Lorsque ces espèces disparaissent, ces fonctions écologiques disparaissent également, créant des « répercussions en cascade ». Par exemple, sur l’île Maurice, la disparition du Dodo a entrainé une diminution de la dispersion des graines, menaçant la survie de certaines espèces d’arbres.

 

De plus, la disparition de certaines espèces d’oiseaux entraîne également des déséquilibres dans les populations d’insectes et la prolifération de maladies. Les vautours, par exemple, jouent un rôle crucial dans l’élimination des carcasses d’animaux morts. En Asie du Sud, le déclin de ces oiseaux a conduit à une augmentation des cas de rage, en raison de la prolifération de charognes non consommées. Ce type de conséquences met en lumière l’importance des oiseaux dans le maintien de la santé publique et de l’équilibre des écosystèmes.

Réintroduire les espèces disparues dans les écosystèmes où leurs « services » manquent

La situation est particulièrement alarmante sur les îles, où 80 % des extinctions d’oiseaux ont eu lieu. L’isolement et l’absence de prédateurs naturels ont conduit à l’évolution d’espèces incapables de se défendre face aux nouveaux prédateurs, introduits par l’homme, tels que les chats et les rats. Les extinctions d’espèces telles que le Dodo sur l’île Maurice, les moas en Nouvelle-Zélande, ou encore les oiseaux chanteurs hawaïens, illustrent bien cet impact destructeur. Le kakapo  ou perroquet-hibou (illustration) est en danger critique d’extinction à cause de l’urbanisation galopante et l’introduction d’espèces prédatrices. Ces oiseaux ont disparu après l’arrivée des colons humains, qui ont chassé ces espèces et introduit des animaux domestiques devenus des prédateurs mortels.

Oiseaux chanteurs hawaïens

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La perte d’espèces n’est pas seulement un drame pour la biodiversité, elle représente aussi une perte d’évolution. Les extinctions d’oiseaux ont supprimé près de trois milliards d’années d’évolution, selon les chercheurs de l’université de Birmingham. Chaque espèce éteinte représente une branche coupée de l’arbre de la vie. En conséquence, la « diversité fonctionnelle » globale a diminué de 7 %, un chiffre qui pourrait grimper à 27 % dans les deux prochains siècles si la tendance actuelle se poursuit.

Face à cette situation, des mesures de conservation sont plus urgentes que jamais. Réintroduire des espèces disparues dans des environnements où leurs fonctions étaient essentielles est une piste explorée par certains scientifiques. La restauration des écosystèmes et les efforts de rewilding pourraient offrir un espoir, bien que la tâche soit immense. Comme l’explique le professeur Joseph Tobias, de l’Imperial College de Londres, ces efforts sont essentiels non seulement pour protéger la biodiversité, mais aussi pour maintenir les fonctions écologiques vitales à notre planète.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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