Les journalistes Yann Faure et Yves Sciama, qui ont mené l’enquête, affirment que la théorie du pangolin avait été avancée sous la pression du gouvernement chinois pour détourner l’attention de la source véritable du virus.
Les visons de Chine manquent à l’appel
Le pangolin, dernier hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’homme ? Cette théorie de la transmission du Covid-19 à notre espèce est désormais écartée. Le séquençage du génome le prouve : le coronavirus dont les pangolins sont susceptibles d’être porteurs est très éloigné de celui trouvé chez l’homme et la chauve-souris.
Une question se pose alors : quelle espèce aurait pu être le véritable hôte du SARS-CoV-2 ? Pour tenter de répondre à cette question, Yann Faure et Yves Sciama, deux journalistes du média en ligne Reporterre, ont étudié la littérature scientifique depuis 2003 (date à laquelle avait émergé le « cousin » le plus proche du SARS-CoV-2, qu’on appelle SARS-CoV-1 ou SARS-CoV tout court).
Depuis six mois, les chercheurs savent que les animaux à fourrure (vison, renard, chien viverrin, civette…) sont hautement sensibles au SARS-CoV-2 : ils peuvent tant l’attraper que le transmettre à l’homme. Le SARS-CoV-2 a été identifié dans les élevages de visons à travers le monde (au Danemark, en Italie, en France mais aussi en Europe de l’Est, aux États-Unis et au Canada)… sauf en Chine.
Et pourtant, peu après l’émergence du SARS-CoV, ces élevages avaient déjà été pointés du doigt.
Les chiens viverrins d’élevage sont estimés entre 5 et 10 millions en Chine © masy100
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Une tentative consciente de faire taire les chercheurs
Alors, pourquoi avoir fait l’impasse sur ces élevages sur le sol chinois cette fois-ci ? En sachant en plus qu’un très grand nombre d’entre eux sont situés en Chine ? (La province de Shandong, par exemple, accueille des milliers d’exploitations, pour une population totale de visons de 15 millions de têtes). Comme ont pu le découvrir Yann Faure et Yves Sciama, les tentatives de recherches dans ce sens, aussitôt commencées, ont échoué.
Dès le 24 février 2020, le gouvernement chinois a modifié la procédure d’approbation des publications scientifiques par le Centre de contrôle des maladies chinois (CDC). Le 3 mars 2020, une note ministérielle confidentielle a également été diffusée appelant à « coordonner la publication de la recherche scientifique sur le Covid-19 à travers le pays à la manière d’une partie d’échecs », sous le contrôle d’un « groupe de recherche scientifique du Conseil d’État ».
Les recherches sur les visons ont donc sciemment été interdites. Quant aux tentatives internationales, la mission de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) n’arrive toujours pas à avoir le feu vert des autorités chinoises pour venir enquêter sur place… Prochaine tentative : jeudi !
Illustration bannière : Les animaux à fourrure (vison, renard, chien viverrin, civette…) sont hautement sensibles au SARS-CoV-2 © Kozlik
A lire absolument
J’ai du mal à comprendre comment les humains peuvent encore avoir des élevages de la sorte, Chine, France, Danemark…partout dans le monde, pour un truc qui ne peut même pas se justifier un peu (type « oui mais c’est pour manger »), là c’est juste pour faire joli sur des manteaux….tout le monde a dit que le confinement c’était super difficile à vivre, et on fait ça en pire à d’autres être vivants. C’est juste d’une inconscience incroyable pour notre époque.
La France a dit interdire les élevages sur le territoire d’ici à 2025 (pourquoi pas de suite? D’autant plus si c’est une raison sanitaire),mais ne pas interdire l’importation des fourrures….donc en gros, what’s the point? Ca revient juste à faire migrer les usines à l’étranger plutôt que d’arrêter ce commerce barbare. #facepalm
stop à ces élevages intensifs dont il semble que la Chine soit friande mais nos élevages pour gavage récriés par l’Europe, ça suffit…STOP
eh bien filaire en perdition,??? ok, il faut savoir tourner la page puisque cela atteint la santé humaine si on ne peut atteindre la sensibilité des éleveurs et du Ministre de l’Agriculture