7 – Les réseaux de chaleur s’imposent … dans le mix énergétique
Le Grenelle de l’Environnement avait remis les réseaux de chaleur sur le devant de la scène mais la France est resté à la traîne avec un très petit nombre de réseaux implantés sur son territoire. En 2012 pourtant, les réseaux de chaleur sont revenus en force, tout au moins dans les discours sur le développement des Energies Renouvelables et de Récupération (EnR&R) mais aussi sur le terrain.
Les réseaux de chaleur, chauffage central à l’échelle d’un quartier ou d’une ville, sont le principal vecteur d’énergies renouvelables et de récupération. Valorisation énergétique des déchets, bois-énergie, géothermie… représentent déjà aujourd’hui 33 % de leur bouquet énergétique.
- Cergy-Pontoise, Ginko (Bordeaux), Viry, Ris-Orangis, Issy-les-Moulineaux, Nanterre, … les villes les adoptent progressivement et couvraient 2,1 millions de logement en 2010, date des dernières statistiques connues. Et l’objectif de la profession est d’atteindre un taux de 50 % en moyenne d’énergies renouvelables et de récupération dans le bouquet énergétique 2020.
Les avantages des réseaux de chaleur en matière de développement durable vont au-delà de l’utilisation des énergies renouvelables. Outre leur contribution à la réduction de l’effet de serre (2,3 millions de tonnes de CO2 évitées par an), ce type de chauffage permet également de :
- favoriser l’emploi local et non délocalisable. Le secteur prévoit en effet la création de 20.000 à 25.000 emplois à l’horizon 2020 (hors filière bois).
- rendre les énergies renouvelables accessibles à l’ensemble de la population.
La marge de progression va être importante car la France est encore actuellement bonne dernière de la classe européenne puisque ses 450 réseaux de chaleur chauffent seulement 6 % de la population alors que la moyenne européenne se situe à plus de 30 %, avec des pays qui dépassent même 50 % (Danemark, Tchéquie, Islande …)(1)
Pour qu’en 2050, 50 % de la population européenne soit chauffée par un réseau de chaleur vertueux, l’investissement européen cumulé est estimé à 272 milliards d’euros*** dans les 20 prochaines années, soit les deux tiers de l’investissement des 400 milliards d’euros annoncé pour la seule filière électrique en France.
Pour le consommateur le gain est important : 1000€ par citoyen européen. C’est ce que représente l’énergie perdue en Europe chaque année. Le recyclage de cette énergie est possible par le développement des réseaux de chaleur et de froid.
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> L’enquête : La fin du pétrocène – les 6 piliers de la révolution énergétique …
> Le détail sur les réseaux de chaleur
> Les réseaux de chaleur, 5ème pilier de la révolution énergétique
(1) Enquête 2011 d’Euroheat & Power HEAT ROADMAP EUROPE 2050 –