Nouvelle toutefois encourageante : certaines espèces de papillons ont, au contraire, gagné du terrain et sont présentes dans davantage de départements. Mais l’usage des pesticides et d’autres dangers mettent en péril de nombreuses espèces.
Des papillons qui ne sont plus observés dans certains départements
Les abeilles ne sont pas les seuls pollinisateurs à disparaître en France. Les populations de papillons aussi fluctuent, même si l’évolution de leur situation est différente, comme le révélait le 1er juillet 2020 l’Office pour les insectes et leur environnement. D’une part, 2 espèces de papillons sur 3 ont vu leur habitat se rétrécir : sur les 301 espèces de papillons de jour vivant en France métropolitaine, 200 ont été observées dans au moins un département de moins.
Par exemple, l’Hespérie du Pas-d’âne (Pyrgus cacaliae) occupait 4 départements dans les Pyrénées, mais depuis 2000 il n’a été observé que dans 2 de ces départements. Une autre espèce, le Damier du Frêne (Euphydryas maturna), est exclusivement présente dans la moitié nord de la France métropolitaine. Alors même qu’il était présent dans 22 départements, depuis 2000, il n’est plus qu’observé que dans 6 départements.
Certaines espèces de papillons, au contraire, conquièrent de nouveaux territoires
Mais, à la différence des abeilles, les papillons ne perdent pas du terrain purement et simplement. Alors que certaines espèces en perdent, d’autres en gagnent. L’Office pour les insectes et leur environnement donne un exemple extrême : le Brun du pélargonium (Cacyreus marshalli) pond aujourd’hui dans les jardinières des villes depuis quelques années et semble conquérir des milieux plus naturels. Entre deux campagnes d’observation, cette espèce a gagné 56 départements !
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Urbanisation, pesticides, exploitation des forêts, réchauffement climatique : autant de menaces
Comme l’expliquent les biologistes rattachés à cette institution, la disparition de populations de papillons est due à la disparition de certains habitats comme les pelouses sèches, les prairies humides et les clairières forestières. Il y bien entendu l’urbanisation des terres, l’abandon d’élevages extensifs ainsi que l’intensification de l’exploitation des forêts, mais aussi l’utilisation de pesticides à outrance. Quant aux papillons qui gagnent de nouveaux territoires, il s’agit des espèces qui s’accommodent des environnements humains et qui profitent du réchauffement climatique, là où d’autres ont bien plus de mal à s’en accommoder.
Comment aider les papillons ?
Diminuer drastiquement l’utilisation de pesticides est la première des solutions préconisées par l’Office pour les insectes et leur environnement. Il convient également de « mettre un frein à la disparition des habitats, les pelouses sèches, les zones humides, tout ce genre de milieux très particuliers », conseille également Samuel Jolivet à FranceTVinfo.
En tant que particuliers, si vous possédez un jardin, vous pouvez ainsi laisser une parcelle non fauchée, afin que diverses fleurs et herbes prolifèrent, le tout permettant de nourrir les papillons ; chaque espèce se nourrissant d’un végétal en particulier.
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