Les colonnes Morris sont utilisées depuis la fin du XIXe siècle pour annoncer des spectacles dans les grandes villes françaises. Toutefois, celle qui sera installée à Paris a pour particularité d’être un puits de carbone destiné à absorber la pollution. Elle sera positionnée sur une place très polluée où passent près de 70.000 voitures chaque jour.
Lutter contre la pollution de l’air à l’aide de micro-algues
Un mobilier urbain expérimental sera mis en place dans le 14e arrondissement de Paris, à Alésia. Cette colonne Morris ne sera toutefois pas recouverte d’affiches de théâtre. En effet, haute de 4 mètres, elle sera remplie d’eau et de micro-algues qui permettront de lutter contre la pollution grâce à la photosynthèse, une réaction biochimique propre aux plantes.
Les micro-algues présentes dans le tube d’eau capteront la lumière en absorbant le CO2 ou dioxyde d’azote pour le transformer en dioxygène. La colonne devrait permettre de capter une quantité de CO2 équivalente à une centaine d’arbres. Ses concepteurs espèrent ainsi apporter une solution durable s’inscrivant dans une logique d’économie circulaire, à l’image d’autres initiatives telles que la récupération de l’énergie des eaux grises ou encore la production d’énergie verte grâce à la biomasse.
S’attaquer à la pollution de l’air à l’aide… de microalgues !
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Des micro-algues utilisées comme gaz naturel pour la consommation courante
Grâce à ce processus, les micro-algues, lorsqu’elles seront trop nombreuses, seront évacuées par le réseau d’assainissement pour être transformées en biogaz ou biométhane, des énergies qui pourront être utilisées pour la consommation courante. Ce dispositif a été présenté en décembre 2015, lors de la COP21. Une première expérimentation est en cours depuis janvier 2017, à Colombes, dans les Hauts-de-Seine.
Si le test est concluant, à Colombes comme à Paris, la colonne Morris dépolluante pourrait être développée à grande échelle. Bertrand Camus, le directeur général de Suez France, précise au journal 20 minutes que « si cette expérimentation s’avère efficace en termes de captation, le processus pourrait être déployé sur d’autres zones à forte concentration de gaz carbonique, comme les bouches d’aération de parkings ou sur les parois des tunnels du périphérique« .
Illustration bannière © Fermentlag
A lire absolument
Capter le CO2 n’est pas dépolluer, juste lutter contre l’effet de serre ce qui n’est tout de même pas rien. En (re)faire une source d’énergie est une bonne pratique.
Si en plus ces colonnes pouvaient capter les particules fines (dont les diesels ne sont qu’épiphénomène face à l’use des freins, des pneumatiques, et même des vêtements), il serait vraiment possible de parler de dépollution.
Je trouve l’idée pétillante de construire un puits de carbone sous la forme d’une colonne Morris. Lutter contre la pollution grâce à la photosynthèse et servir d’énergie pour la consommation courante, voilà deux beaux objectifs par l’utilisation de ces micro-algues.
Parce que les concepteurs croient sincèrement que dans les grandes villes, il n’y aura personne pour peindre, coller des affiches ou essayer de casser un truc pareil? Lel.
La colonne est-elle ouverte? Sinon où va l’oxygène fabriqué? Et ces algues absorbent-elles les métaux lourds et particules fines? Car c’est ça la pollution!
« si cette expérimentation s’avère efficace en termes de captation, le processus pourrait être déployé sur d’autres zones à forte concentration de gaz carbonique, comme les bouches d’aération de parkings ou sur les parois des tunnels du périphérique »
La photosynthèse dans un tunnel c’est un concept particulier quand même