Le projet CETI (Cetacean Translation Initiative) s’est fixé comme but de parvenir à comprendre le langage de ces mammifères marins. Et, qui sait, de pouvoir un jour leur répondre.
Interpréter les cliquetis émis par les cétacés
Parvenir à comprendre les animaux est un autre chemin pour apprendre à les respecter. Dans le film Hollywoodien Premier Contact, une linguiste parvenait à décrypter le langage d’extra-terrestres afin de communiquer avec eux. C’est en quelque sorte ce qu’entendent faire les membres du projet Cetacean Translation Initiative (initiative pour la traduction des cétacés). Sauf qu’au lieu d’aliens, il s’agit de l’un des plus méconnus de nos voisins : les baleines.
L’idée de ce projet est de profiter des progrès de l’intelligence artificielle, et notamment du traitement du langage naturel (NLP pour Natural Language Processing), pour parvenir à interpréter les cliquetis émis par ces mammifères marins(1). Dit autrement de décoder le langage des baleines, si langage il y a.
Un algorythme de traitement du langage naturel
Cette idée originale vient de Shafi Goldwass, informaticienne et experte en matière de cryptographie. En 2017, dans le cadre de la bourse Radcliffe de l’université Harvard à Cambridge (Massachusetts), visant à proposer « des occasions de sortir de la routine habituelle », celle-ci a fait le rapprochement entre le morse, les bruits électroniques et les cliquetis échangés par les baleines, dont elle avait entendu un enregistrement. Pourquoi ne pas tenter de comprendre ce qu’ils disent ?
Lire aussi : Que dit la baleine bleue qui chante de jour ?
L’équipe du projet CETI a donc soumis différents enregistrements de baleines à un algorithme de PNL. Les premiers résultats ont été suffisamment probants pour les inciter à poursuivre. Pour aller plus loin, il faudra toutefois que les chercheurs disposent d’enregistrements en quantité suffisante afin de nourrir les machines. Pour l’instant, leur base de données ne comprend encore que les 100.000 codas collectés dans le cadre du Dominica Sperm Whale Project visant à protéger la population des cétacés. Mais il leur en faudrait bien plus pour parvenir à obtenir la pierre de Rosette du langage des baleines.
Enfin comprendre de quoi les animaux parlent
Comprendre les échanges entre les baleines permettrait enfin que les humains changent de regard sur les cétacés, que cela engendre, comme le souhaitent l’équipe du CETI, « plus de respect pour le monde du vivant ».
Si le recours à l’IA permet de décrypter le langage des cétacés, ce serait en effet la première fois que l’être humain serait en mesure de comprendre de quoi des animaux parlent, voire d’avoir un jour une conversation avec eux. Et ce même s’il s’agit de gigantesques cétacés !
Lire aussi : Des traducteurs pour animaux disponibles d’ici 10 ans
Mais les animaux possèdent-ils un langage ? Justement, la question demeure controversée. S’ils communiquent, ils ne parlent pas, estima jadis le biologiste Konrad Lorenz, un des pionniers de l’étude du comportement animal. Ils ne possèderaient pas, selon lui, un langage au vrai sens du terme. Mais nos connaissances ne cessent de progresser. Les codas des cétacés pourraient permettre d’enfin trancher la question. Et de contribuer à ce que les baleines ne disparaissent pas de la surface de la planète bleue.