Une récente étude réalisée par l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) révèle que 25 % du patrimoine génétique agricole ont disparu au cours du XXe siècle. Pourquoi ? Y a t-il une issue à cette problématique ?
La mondialisation incriminée
Selon le dictionnaire des mondialisations, l’agriculture, au sens large, regroupe des cultures, des élevages, des marchés et des techniques particulières qui ont "la terre pour support". Sachant que l’agriculture est l’activité économique la plus ancienne de l’histoire, avouons que voir un tel patrimoine nous filer entre les doigts est regrettable.
A qui la faute ? La FAO pointe du doigt les diktats alimentaires imposés par les pays occidentaux, dont l’alimentation est surtout basée sur le blé, le riz, le maïs et le soja. En d’autres termes, c’est la mondialisation qui serait la cause de ce triste constat : la disparition de bon nombre d’aliments autochtones et d’une standardisation des habitudes alimentaires.Toutefois, notons que l’agriculture est aussi le premier secteur a avoir connu la mondialisation !
L’experte de la FAO Barbara Burlingame ajoute que "l’abandon des aliments traditionnels au profit de mets commerciaux tout préparés s’accompagne souvent d’une augmentation des désordres alimentaires tels que l’obésité, le diabète et l’hypertension".
Et l’agriculture bio dans tout ça ?
L’agriculture biologique a pour perspective principale la sauvegarde de l’environnement, en réponse à l’actuelle industrialisation de masse de l’agriculture. Mais peut-elle résister à la pression de l’industrialisation ?
En effet, les produits bio ont acquis une image valorisante en termes de respect de la planète et des Hommes, mais beaucoup subissent de plus en plus de traitements pour favoriser le "tout prêt", ou sont expédiés partout à travers le globe causant des dommages à l’environnement, et en y perdant parfois leurs qualités sociales, nutritionnelles voire même écologiques.
Actuellement, outre ses rendements encore trop aléatoires, l’agriculture verte présente donc certaines limites. A quand une politique volontariste sur le long terme ?
Cependant, l’agriculture intensive n’est pas non plus la solution idéale pour nourrir les 9 milliards de personnes qui peupleront la terre en 2050, ses conséquences étant nombreuses : pollution et dégradation des eaux et des sols, participation au réchauffement climatique, toujours plus de coûts, santé des agriculteurs en péril à cause des pesticides, qualité nutritionnelle douteuse…
Quel est l’avenir de l’agriculture ? On ne sait pas, mais dans tous les cas, la FAO insiste sur l’importance de la sauvegarde du potentiel et de la diversité de la nature pour la sécurité alimentaire mondiale.
Le saviez-vous ?
- 30,5 millions d’hectares sont consacrés à l’agriculture bio, c’est à dire 0,7 % de la surface agricole mondiale.
- L’agriculture bio permet de réduire de 50 à 60 % les émissions de CO2.
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Article sur l’agriculture rédigé par Elwina, septembre 2009