Comment alléger les transports en commun aux heures de pointe ? La Norvège a trouvé la solution.
Privilégier la marche en jouant la carte de la gamification
La rentrée approche et avec elle, la ruée sur les transports en commun qui va reprendre : impossible de l’éviter à partir du moment où la majorité des salariés vont travailler et quittent le bureau à la même heure. Hormis en développant véritablement le télétravail et les horaires décalés, pas si facile que cela de réduire le phénomène de saturation des heures de pointe…
Et pourtant, on peut aussi imaginer des idées originales pour réduire un tant soit peu le phénomène. L’arme secrète : le smartphone ! En effet, la gamification, le fait de proposer des récompenses comme le font les jeux vidéo quand vous avez atteint un objectif, peut aussi se mettre au service des transports en commun.
Qui n’a jamais vu s’afficher en fin de journée sur son smartphone, sans rien avoir demandé, un message de félicitations pour avoir atteint le cap des 10.000 pas considérés comme suffisants dans un quotidien urbain ?
Une idée inspirée de Pokemon Go
Mais plus récemment, c’est le phénomène Pokémon Go qui a souligné la force du smartphone en matière de marche : combien d’utilisateurs se sont soudain remis à arpenter la ville à pied pour aller capturer des créatures virtuelles géolocalisées dans le réel ?
Aujourd’hui, c’est le nouveau jeu vidéo Harry Potter Wizard Unite, du même éditeur, qui reprend ce concept. Conséquence étonnante de ce jeu : nombreux étaient celles et ceux préférant soudain faire un trajet à pied plutôt que d’utiliser les transports en commun.
Et c’est sur cette idée que l’opérateur des transports publics d’Oslo s’appuie pour réduire la fréquentation des bus et tramways aux heures de pointe : indemniser ceux qui préfèrent marcher avec des tickets gratuits. Une sorte de Pokémon Go, version bus…
En effet, l’application de Ruter traque les déplacements des utilisateurs via le podomètre et l’accéléromètre de leur smartphone. Ensuite, pour chaque distance supérieure à 400 mètres parcourue à pied ou à vélo plutôt qu’en voiture, ils accumulent des points.
Encore en phase de test
Ainsi, un kilomètre à pied rapporte 25 centimes d’euro aux heures de pointe, contre 10 centimes environ le reste du temps. Une façon intelligente de réduire le nombre d’usagers à bord. Les clients peuvent ensuite échanger leurs points contre un aller simple, un pass journée voire un pass semaine en bus ou tramway pour les plus grands marcheurs.
Cette idée, facilement duplicable dans toutes les grandes capitales du monde, est encore en phase de test à Oslo. Dans un premier temps, cette nouvelle fonctionnalité n’est testée que par un nombre limité de personnes. Car si le dispositif fonctionne, reste encore à en prédire le coût total : l’idée de marcher au lieu de prendre le bus ne doit pas être victime de son succès.
Illustration bannière : Marcher aux heures de pointe – © Varavin88