Si les propositions sont adoptées, les plus gros pollueurs empruntant les autoroutes payeront plus cher au péage sur l’ensemble du réseau européen.
Payer plus cher le péage autoroutier
Pour réduire les émissions de CO2 et de particules fines, le Conseil européen a peut-être trouvé la solution. Reste à savoir si les États membres s’aligneront et joueront le jeu. Quel est le principe ? Faire payer plus cher le péage autoroutier aux véhicules qui polluent le plus, qui roulent le plus ou qui abîment le plus les routes (on pense ici aux camions).
La mesure pollueur-payeur entrerait en vigueur à partir de 2021 pour les poids lourds et en 2026 pour les voitures de Madame et Monsieur Tout-Le-Monde qui empruntent les autoroutes. Concrètement, ce projet d’euro-redevance ne semble pas si compliqué à mettre en place. D’ailleurs, l’exemple existe déjà dans les Landes, où les camions payent plus cher en franchissant la barrière de péage selon la distance parcourue et les émissions de CO2 et de particules fines de l’engin.
Selon le Parisien, sur le trajet Paris-Strasbourg de 483 km, un automobiliste roulant dans une voiture diesel récente (Norme Euro 6) paierait une redevance de 2,70 euros tandis que celui dont l’auto est plus ancienne (Norme Euro 3) s’acquitterait de 4,05 euros, en plus des 38,80 euros de péage. Un conducteur d’une voiture essence mise en service après septembre 2015 devrait s’acquitter lui de 1,80 euros, alors que le supplément pour une voiture électrique serait de 0,50 euros.
Pour les camions, en plus des 118,50 euros de péage, un supplément de 39,60 euros sera demandé pour les véhicules anciens, et de 14,40 pour les véhicules datant d’après janvier 2014
La mesure va-t-elle défavoriser les ménages les plus modestes ?
Le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes s’insurge devant ce projet et espère qu’il ne sera jamais adopté : « Cette mesure va toucher de plein fouet les plus modestes, ceux qui roulent avec un véhicule ancien qu’ils n’ont pas les moyens de changer. Si on voulait creuser les inégalités, on ne ferait pas mieux ! Il faut absolument que cette mesure soit rejetée » explique Pierre Chasseray.
L’eurodéputée française Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, en charge du dossier, réfute ces arguments et estime de son côté « que l’UE et les gouvernements doivent être acteurs de l’aide au changement de véhicule. Il faut des incitations plus fortes. En attendant, nous ne sommes jamais ravis de faire payer plus cher mais il faut savoir ce que l’on veut. Nous avons signé les accords de Paris. Il faut s’y engager ». Un autre volet du projet s’attache à trouver un moyen de pénaliser ceux qui empruntent les autoroutes aux heures d’embouteillages, participant ainsi aux fréquents pics de pollution.
Illustration bannière : Péage sur l’A10 – © Philip Lange / Shutterstock
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Et le glyphosate déversé à haute dose dans les champs, sur les cultures et aux abords des écoles, combien devrait-il payer ce polluant ? Rien ! C’est le système deux poids deux mesures : les privilèges indécents des uns et l’esclavage des autres.
Les pauvres marchez ! on a pas encore taxé les trottoirs et les semelles des chaussures.
Et au fait, cet argent, il ira où exactement ?
C’est absurde, parce que cela signifie que les véhicules polluant continueraient à circuler là où il y a la population, les villages… Les autoroutes sont déjà un problème en eux-mêmes pour la communication, les territoires de la faune sauvage, etc… Qu’au moins ils servent à préserver le reste de la pollution !