Selon une étude parue le 17 mars 2021 dans la revue Nature, la pêche au chalut occasionne entre 0,6 et 1,5 gigatonne d’émissions de CO2 par an, contre 1 gigatonne pour le transport aérien au niveau mondial.
Un réservoir naturel de CO2 que les chalutiers perturbent
Si tout le monde s’accorde pour dire que lutter contre les émissions de CO2 est une ambition honorable, les principaux responsables ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Selon une récente étude parue dans le revue Nature, au niveau mondial la pêche au chalut est à l’origine de 0,6 à 1,5 gigatonne d’émissions de CO2 par an, contre 1 gigatonne pour le transport aérien.
Ces émissions sont causées non seulement par le carburant consommé par les chalutiers mais aussi par la perturbation du fonds marin par les filets de pêche. Il faut savoir qu’une partie du CO2 présent dans l’air pénètre dans l’eau, puis est emmagasinée par le fonds marin. Ce dernier agit comme une sorte de réservoir naturel pour ce gaz. Toutefois, il convient de soulever sa couche supérieure pour que ce CO2 ressorte dans l’eau, puis dans l’atmosphère. C’est précisément ce que font les chalutiers.
La pêche au chalut représente 2 % des émissions mondiales de CO2
Selon le professeur Enric Sala et son équipe, qui ont analysé des images satellite prises entre 2016 et 2019, 1,3 % environ de l’océan était concerné par la pêche au chalut tous les ans. Sur la gigatonne de CO2 émise par cette activité, la majeure partie (770 millions de tonnes métriques à peu près) correspond aux émissions occasionnées par des navires de pêche chinois. Les autres pires élèves en la matière, après la Chine, sont la Russie, l’Italie, le Royaume-Uni, le Danemark, la France, les Pays-Bas, la Norvège, la Croatie et l’Espagne.
Au niveau mondial, le transport aérien et la pêche au chalut sont responsables d’à peu près 2 % des émissions de CO2 chacun. Et si la pêche au chalut avait été un pays, elle aurait été le sixième pays le plus émetteur de CO2, après la Chine, les États-Unis, l’Inde, la Russie et le Japon. Après tout, le phénomène n’est pas distribué de manière égale à travers le monde : la majeure partie de cette pollution se concentre dans 4 % de la surface de l’océan seulement.
Illustration bannière : Pêche au chalut et aviation : même niveau de co2 – © NarisaFotoss
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