De nombreux navires de pêche pillent les océans en toute impunité. Pour repérer les bateaux qui naviguent sans système d’identification, des scientifiques ont fait appel à un allié peu commun : l’albatros.
Des albatros équipés de balises
Décrit par Baudelaire comme un oiseau « gauche et veule » et « comique et laid », l’albatros n’a pas que des défauts. « Ce voyageur ailé » est capable de parcourir de très longues distances et a un tempérament curieux qui le pousse à se diriger vers les bateaux. Des qualités qui intéressent beaucoup les chercheurs.
Destiné à surveiller la mer, notamment la pêche illégale, le programme Ocean Sentinel a trouvé, avec les albatros, de parfaits alliés. Des scientifiques du Centre d’études biologiques de Chizé (CNRS/La Rochelle Université) ont, en effet, équipé 169 oiseaux de balises capables de détecter les radars des bateaux de pêche. Ces balises comprennent une antenne Argos, un GPS et un détecteur de radar miniaturisé.
La pêche illégale, une activité très lucrative
L’expérience a montré que, sur les 47 millions de km2 de l’océan Austral surveillés, plus d’un tiers des navires approchés par les albatros avaient désactivé leur système d’identification automatique. Un procédé qui empêche leur identification et leur laisse le champ libre pour pêcher en toute illégalité.
Mieux qu’un drone, l’albatros est l’espion idéal pour repérer les bateaux braconniers. Leur activité représente, selon l’association de protection de la Nature WWF, entre 8 et 19 milliards d’euros.
Une mission d’Ocean Sentinel
La méthode Ocean Sentinel est en phase de test en Nouvelle-Zélande et à Hawaï. Dans un avenir plus ou moins proche, il se pourrait que d’autres espèces marines soient sollicitées pour effectuer le même type de mission de surveillance. Il s’agirait de requins et de tortues de mer.
Illustration bannière : Les albatros patrouillent en haute mer pour traquer les pêcheurs illégaux © Agami Photo Agency