L’Union Européenne est le 1er importateur de poisson de la planète. Elle a donc mis en place une politique commune de la pêche destinée à satisfaire les besoins – énormes – de ses consommateurs : 22,3 kilos par an et par personne, contre 16 kilos en moyenne pour le reste du monde. De là, découle un immense carnage : celui des navires usines. Enquête au coeur d’un phénomène désastreux.
La pêche mondiale s’industrialise
Selon les constats de plusieurs ONG, en Europe, nous engloutissons en 189 jours les réserves de poissons prévues pour 365. D’après Greenpeace, « aujourd’hui, la flotte européenne est capable de pêcher 2,5 fois en volume ce que nos mers sont en mesure de nous donner ».
Le constat est donc sans appel : pour répondre à la demande, toujours plus forte, la pêche s’industrialise. Les traditionnels chalutiers familiaux sont peu à peu délaissés au profit de véritables bateaux usines, prêts à délester l’océan de toutes ses ressources.
Ainsi, la pêche pélagique, assistée des moyens modernes de détection de bancs de poissons vide peu à peu les océans.
Il faut noter qu’en dehors des premiers 200 milles nautiques qui délimitent le littoral national et la zone d’exclusivité pour les pêcheurs d’un pays, la pêche, même massive, n’est pas réglementée. C’est dont la porte ouverte à toutes les dérives et à la surexploitation des ressources marines.
Au cours des 2 dernières décennies, la Chine a installé l’Asie dans la position de poids lourd de la pêche mondiale. Mais l’Union Européenne demeure en bonne place.
Cette dernière dispose du plus grand territoire maritime de la planète, d’environ 140 000 pêcheurs en équivalent temps plein d’une flotte de plus de 85 000 navires et d’1 million d’emplois à terre dans les filières halieutiques.
Pêche : activité croissante et surpêche
La pêche n’est ni contrôlée ni définie par des règles du jeu précises. Il y a donc une véritable surexploitation des ressources et un nombre de bateaux beaucoup trop important dans certaines zones de pêche.
> Pour visualiser le trafic des bateaux en temps réel, c’est ici : https://www.marinetraffic.com/fr/
Les témoignages de certains petits pêcheurs du Nord de la France font froid dans le dos : ils racontent qu’ils sont rejoints par les bateaux usines hollandais, qui les laissent repérer et vérifier l’intérêt d’un endroit de pêche avant d’y venir et de tout rafler en quelques heures. Alors que ces derniers auraient pu y pêcher pendant quelques mois. La pêche électrique va-t-elle débarquer en France ?
Les stocks halieutiques
Les capacités reproductrices des stocks halieutiques sont évaluées en comparant la biomasse des reproducteurs et la mortalité par pêche à des seuils de précaution.
Dans les zones de pêche de l’Atlantique nord-est (Mer du Nord, Mer Baltique, Golfe de Gascogne et Péninsule Ibérique) gérées par l’Union Européenne, on trouve par exemple de nombreux poissons à forte valeur commerciale tels que le cabillaud, le merlan, la lotte, le carrelet ou encore la sole. Ce sont les poissons les plus menacés.
Suite > La course au gigantisme
Bonjour,
Je cherche des bateaux de pêche industrielle faire un partenariat ensemble.
cordialement
Aboubacar Yemi Bangoura
Mobile +224622322691
Je n’ai pas lu tout l’article et pour cause : la consommation moyenne française annoncée de 22,5kg/an/personne n’est même pas celle de ma famille (4 personnes), je ne me sens donc pas très concerné.
Néanmoins en avons-nous vraiment besoin d’autant ???
N’est-ce pas à chacun d’ouvrir les yeux, de réfléchir et de décider de continuer à subventionner par ses achats ce type de production (ici la pêche)
industrielle ?
Dans un autre registre (la viande) une autre vidéo à voir également :
http://vimeo.com/101615525
En quoi les petits pêcheurs font mieux ?
Par exemple pour la pêche à la crevette dans 1 département français, il y a 50 crevettiers qui remontent chaque jour environ 15 tonnes de poissons pour seulement 170 kilos de crevettes.
Donc 15 tonnes (en 4 chalutages sur 24H) de poissons morts sur le pont de chaque crevettier, le temps de récupérer les crevettes.
Multiplié par 50 bateaux de pêche = 750 tonnes de poissons morts chaque jour.
Multiplié par 330 jours dans l’année (déchargement des crevettes, rotation des équipages, réparations, refaire les pleins de carburants et de vivres) = 247.500 tonnes de poissons morts chaque année.
OUI 247 MILLE TONNES par an pour 1 seul département français.
Où est la vidéo promise dans le titre ?
Elle est en page 2