Alors que le monde entier cherche des solutions innovantes pour combattre le réchauffement climatique, les équipes du professeur Xiulin Ruan, de l’université américaine de Purdue dans l’Indiana, ont créé une peinture d’un blanc immaculé. C’est en effet la peinture la plus blanche au monde jamais produite.
Une peinture ultra blanche pour refroidir les surfaces
Les scientifiques n’en finissent plus de lancer des cris d’alerte afin de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Le président des États-Unis, Joe Biden, s’est engagé le 22 avril 2021, à réduire les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis de moitié d’ici à 2030 mais il faut reconnaître que la mise en oeuvre et les avancées en la matière sont encore limitées.
Des chercheurs de l’Université de Purdue ont développé une peinture extrêmement blanche et réfléchissante capable de refroidir un bâtiment ou une autre surface exposée au soleil de plusieurs degrés. Cette peinture blanche pourrait bien être l’une des premières actions concrètes mises en place dans les villes afin de réduire les températures. Dans son rapport publié fin mars 2021, l’Académie des sciences australienne a d’ailleurs alerté sur le fait que la limitation du réchauffement climatique à 1,5°C était « pratiquement impossible » à atteindre. Elle a également détaillé les conséquences d’un réchauffement climatique de l’ordre de 3°C correspondant au pire scénario du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et à l’augmentation des températures d’ici 2100 « si les politiques climatiques planétaires actuelles se poursuivent ».
Réduire l’utilisation de la climatisation
Dans certaines villes comme Los Angeles où les températures grimpent au-delà de 40 degrés l’été, les peintures blanches ont déjà été testées sur les routes afin de lutter contre le réchauffement climatique. À l’inverse des revêtements de couleur blanche, le bitume noir peut retenir jusqu’à 95 % de la lumière du soleil. Les peintures blanches pourraient donc à l’avenir être davantage utilisées pour refroidir la température au sol.
Cette technologie innovante permettrait également de limiter l’utilisation de la climatisation néfaste sur le plan écologique. La climatisation contribue à accroître la température notamment dans les villes. En produisant de l’air frais à l’intérieur, le climatiseur va rejeter la chaleur dans l’atmosphère et créer par là même des îlots de chaleur urbains.
Une peinture à base de sulfate de baryum
Cette peinture plus blanche que la neige pourra ainsi refroidir de 4,5°C la surface sur laquelle elle sera appliquée. En effet, plus un corps est clair, plus il est réfléchissant, c’est l’effet d’albédo. Après avoir analysé plus de 100 matériaux et 50 combinaisons, les équipes du professeur Xiulin Ruan, qui ont publié leur étude dans la revue ACS Applied Materials & Interfaces, ont choisi de se pencher sur le sulfate de baryum (BaSO₄). Ce dernier ayant la capacité de faire décroître la température de sa surface en-dessous de la température ambiante « tout en renvoyant des rayons infrarouges à une longueur d’onde qui n’est pas absorbée par l’air ».
Xiulin Ruan a expliqué au Guardian que « Ce rayonnement peut donc traverser l’atmosphère et se perdre directement dans l’espace lointain ». Ce matériau permet ainsi de ne pas impacter le réchauffement terrestre. Le professeur donne un exemple concret rapporté par Usbeketrica.com. Il indique que pour un toit de 93 mètres carrés, cette peinture blanche pourrait refroidir la surface de 10 kilowatts, et donc obtenir un meilleur résultat qu’avec la majeure partie des climatiseurs. Les chercheurs ont déjà déposé un brevet et espèrent commercialiser cette nouvelle peinture d’ici un à deux ans.