L’année 2021 a été marquée par des événements climatiques catastrophiques à la fois pour l’Homme et pour les cultures. Après les épisodes de gel du printemps, ce sont les fortes pluies durant l’été en Europe et la chaleur au Canada qui ont frappé l’agriculture. Conséquence directe : une pénurie de blé devrait frapper le monde, avec des conséquences sur la production agroalimentaire et les prix.
Pluie en Europe, chaleur au Canada : la production de blé en berne
Ce sont les fabricants eux-mêmes, dans un communiqué joint publié le lundi 16 août 2021, qui tirent la sonnette d’alarme : « le dérèglement climatique met en danger le marché des pâtes alimentaires ». Le Sifpaf (syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires) et le CFSI (Comité français de la semoulerie industrielle) estiment que les événements climatiques catastrophiques vont conduire à une production de blé bien inférieure à ce qui est nécessaire.
Deux événements en particuliers sont présentés par les industriels comme impactant la production : « des pluies beaucoup trop abondantes en Europe et une sécheresse sans précédent au Canada ». Or, comme ils l’expliquent dans leur communiqué, le blé dur est la « seule matière première des pâtes alimentaires ». Une pénurie de cette dernière va donc entraîner une pénurie de pâtes alimentaires… et une hausse des prix.
Les prix en Bourse flambent, le consommateur va payer plus cher
Les prix vont grimper sur les produits issus du blé – © Nong2
Les prévisions de production ne sont en effet guère optimistes : le Canada devrait terminer la récolte à 4,2 millions de tonnes, selon les industriels, ce qui représenterait « 32 % de moins que la moyenne des cinq dernières années », à cause du « dôme de chaleur ». Quant à l’Europe, la production a été mise à mal par les fortes pluies et ne devrait atteindre que 7,3 millions de tonnes, alors que le besoin est de 9,5 millions de tonnes.
Sur le marché des matières premières, l’effet de ces prévisions catastrophiques se fait déjà sentir : depuis mi-juillet 2021, « le prix mondial de référence des blés durs subit une augmentation historique de plus de 30 % en quelques semaines », écrivent le Sifpaf et le CFSI qui s’attendent à une hausse encore plus importante.
Résultat : produire des pâtes va coûter plus cher, et les fabricants vont devoir augmenter les prix de vente aux distributeurs. Ces derniers, de leur côté, vont répercuter cette hausse sur le prix de détail, donc auprès du consommateur final qui va payer plus cher son paquet.
Illustration bannière : Une pénurie de blé et une pénurie de pâtes – © Marian Weyo
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