La gigantesque famille des insectes ne cessera certainement pas de nous étonner et de nous pousser à nous remettre en question avant des décennies voir même des siècles. Nous en apprenons de plus en plus sur leurs organisations sociales et les outils qu’ils développent pour survivre… Des choses que l’on n’aurait pas imaginé il y a encore quelques années… comme ici sur le perce-oreille commun.
Si nous vivions comme des perce oreilles :
Comme un perce-oreille, nous aurions une vie de famille
Commencez peut-être par vous poser la question de quels sont les insectes que vous connaissez qui ont une vie de famille au sens propre du terme, c’est-à-dire avec une mère et/ou un père qui s’occupe(nt) de leurs jeunes ?
Partant du principe que vous n’en connaissez pas des masses voir pas du tout, dites-vous que le perce-oreille, ou forficule (Forficula auricularia), en a une… de vie de famille. Oui, le perce-oreille commun que beaucoup écrasent encore par méconnaissance, ce insecte-ci a peut-être des enfants pas très loin dont il souhaitait s’occuper.
En effet, une grande partie de la vie de la femelle perce-oreille consiste à s’occuper de ses oeufs et de ses petits auxquels elle apporte un soin tout particulier notamment, pour sa première ponte à la fin de l’automne, durant tout l’hiver !
La chose est tout simplement rarissime dans la mesure où peu d’insectes le font.
Non, les perce-oreilles ne posent pas de piercings
Il est peu probable que le terme « perce-oreille » vienne effectivement de l’idée de percer l’oreille car il a été véhiculé par les paysans qui n’avaient que peu accès à la bijouterie.
L’expression vient plus probablement d’une dérive de langage dans le temps car on leur connait aussi le nom de cure-oreille ou pince-oreille jusqu’à « pince-testicule » en Angleterre pour ne citer qu’eux.
Nos mères ne nous aideraient pas particulièrement à survivre
C’est peut-être sur cette partie du sujet que l’on pourrait se poser le plus de questions car, en effet, les mères sont d’une certaine manière facultatives comme ont pu le démontrer des chercheurs(1).
Non seulement les jeunes n’ont pas particulièrement besoin de leur mère pour survivre parce qu’ils acquièrent très rapidement la capacité de chercher leur nourriture tout seuls ; mais en plus la mère n’empêche pas le cannibalisme entre eux en cas de pénurie de nourriture.
On peut alors décemment se demander pourquoi rester en famille alors qu’il y a de tels risques… À croire que l’on ne choisit pas sa famille !
Nos selles protégeraient des microbes et…
Il y a des chances à ce que la réponse à la question précédente réside dans les selles de la femelle perce-oreille, aussi étrange que cela puisse paraître de prime abord.
Les soins qu’apporte la femelle aux oeufs puis aux jeunes consistent notamment à nettoyer en permanence le nid pour le débarrasser de tout ce qui pourrait préjudice à la santé de ses petits.
Et pour mener sa mission à bien la femelle perce-oreille s’est muni d’une arme redoutable : ses fèces (crottes). Celles-ci ont de telles propriétés antimicrobiennes qu’elles empêchent un large panel de micro-organismes de venir faire du tort aux jeunes.
Non contentes de servir à prémunir des maladies, les fèces de la mère nourrissent également les jeunes un peu à l’image des lapins qui, eux-aussi, sont coprophages (se nourrissent d’excréments). Inattendue boîte à outils de la mère attentionnée !
Pas les femmes alors ? Vous auriez pu dire « Si on vivait… », « Si nous vivions… », « Si les Humains vivaient… ». Mais non, pour vous, c’est juste les hommes qui ont le droit de vivre comme… Très dommage d’exclure ainsi la moitié de l’humanité, surtout pour un média qui se prétend écolo, d’une série qui était à la base pourtant fort sympathique.
information.tv5monde.com/terriennes/manifeste-pour-une-declaration-des-droits-humains-pour-toutes-362372