La permaculture au quotidien : la vie comme un écosystème

Pour la plupart des gens, ‘permaculture’ égale ‘jardin’. Mais la Permaculture, telle qu’elle a été imaginée par Bill Mollison et David Homgren dans les années 1970, est beaucoup plus que la seule culture des fruits et des légumes. C’est en fait un ensemble de principes et de modes d’action qui doivent permettre à l’individu de concevoir et de construire un environnement harmonieux, économe en énergie, et respectueux de tous les êtres vivants.

Rédigé par Paul Boucher, le 16 Apr 2018, à 8 h 10 min
La permaculture au quotidien : la vie comme un écosystème
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Si l’agriculture tient une place importante dans le système, il ne faut pas oublier les autres aspects du problème, comme l’urbanisme, la gestion des déchets ou de l’eau, la coopération sociale ou l’énergie renouvelable. Ainsi, tout un chacun, qu’il soit ou non jardinier, peut agir sur son environnement pour le rendre plus durable et plus harmonieux, selon les principes de la permaculture. À la base de ce mouvement, on trouve la notion d’écosystème.

Pour la permaculture, l’écosystème comme principe de base

Derrière les principes de la Permaculture, il y a la notion d’écosystème. Un écosystème, c’est l’ensemble formé par les êtres vivants qui habitent et interagissent au sein d’un même « biotope », ou « lieu de vie ». Que ce soit une mare, un jardin ou une communauté d’êtres humains, tout écosystème va développer un réseau de dépendances. Ses membres vont échanger des informations, créer une hiérarchie, générer de l’énergie, entrer en conflit ou en symbiose. Avant de vouloir modifier un tel système, la Permaculture nous demande de l’observer pour le comprendre, de respecter son organisation, d’agir de façon à réparer ce qui ne marche pas bien, sans abimer ce qui fonctionne.

La permaculture, c’est quoi ?

La permaculture est une méthode qui vise à concevoir des systèmes, pour des habitats humains, des systèmes agricoles, ou tout autre système, en s’inspirant de l’écologie naturelle (le biomimétisme, rotation et association des cultures) et de la tradition. C’est un « mode d’action » qui prend en considération la diversité de chaque écosystème. La permaculture ambitionne une production durable, économe en énergie et respectueuse des êtres vivants. Avant de vouloir modifier un écosystème, la permaculture demande de l’observer pour le comprendre, de respecter son organisation, de réparer ce qui ne marche pas bien, sans abimer ce qui fonctionne.

La fleur de la permaculture

C’est cette image qui doit guider toute tentative de conception et de mise en oeuvre s’inspirant de la permaculture.

permaculture

© Franck Nathié

S’il est illusoire d’imaginer qu’on pourra installer tous les habitants de la planète dans des petites fermes écologiques, chacun doit pouvoir agir sur son lieu de vie, que ce soit en banlieue, en centre-ville, dans un village ou une ferme isolée, de façon à respecter les principes des écosystèmes naturels. Pour y arriver, il faut respecter les principes du « design ». De quoi s’agit-il ?

Le design permaculturel est une méthode de conception de systèmes

Le design permaculturel, c’est une manière :

  1. de comprendre un système ou un problème dans sa globalité ;
  2. d’observer comment les parties d’un système sont reliées ;
  3. d’agir pour réparer des systèmes défaillants, en appliquant des idées apprises de systèmes qui fonctionnent correctement ;
  4. de planifier l’intégration de l’être humain dans les écosystèmes qu’il a abîmé avec sa technologie agricole et urbaine, par manque de connaissance et d’éthique ;
  5. d’inclure ceux qui n’ont jamais entendu parler de la permaculture.
permacuture

Spirale d’herbes © terra incognita

La permaculture, un mode de pensée applicable à tous les aspects de la vie quotidienne.

Un exemple facile à comprendre et immédiatement applicable : la réduction des déchets.

  1. Au niveau individuel, on commence par observer son mode de consommation : la conception et la préparation des repas, ses habitudes d’achat et de stockage des aliments, etc.
  2. On réfléchit ensuite à la façon dont ses habitudes personnelles s’insèrent dans le fonctionnement de son environnement : les pratiques commerciales des magasins, le ramassage des ordures urbaines, la production agricole et le transport des aliments, etc.
  3. On modifie ses habitudes pour réduire ses déchets personnels, mais on agit aussi sur la communauté pour modifier les politiques publiques et la perception du problème par le grand public, par exemple en créant une coopérative, un jardin urbain, un regroupement de consommateurs, etc., quelque chose qui va impacter l’environnement pour le faire évoluer vers un comportement plus vertueux.

Pour la permaculture, le jardin est le lieu emblématique

Si la Permaculture ne se limite pas à des pratiques agricoles, il faut admettre que celles-ci sont au coeur du système et servent en quelque sorte de modèles pour la mise en pratique de ses principes. La raison se trouve dans le 4eme principe du design énoncé plus haut. Car quel meilleur endroit qu’un jardin pour « appréhender les systèmes naturels en fonctionnement » et « planiier l’intégration de l’être humain dans l’écosystème » ?

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Permaculture et jardinage naturel

On en arrive naturellement aux principes du « jardinage naturel », formulés par Masanobu Fukuoka dans son livre « La révolution d’un seul brin de paille » (1975), et qui ont inspiré Mollison et Homgren pour mettre au point leur vision de l’agriculture.

Et quand on commence à comprendre comment pousse un jardin naturel, on est en bonne voie pour voir comment fonctionne tout organisme vivant, y compris les organisations humaines, dans son milieu naturel. Et ensuite d’agir selon les principes de la Permaculture.

Illustration bannière : Jardin en permaculture – © KaliAntye
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Professeur d’université à la retraite, Paul aime observer le monde moderne et ses évolutions. Il s’intéresse tout particulièrement à l’économie...

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