Braconnage et tirs dérogatoires finiront par avoir la peau du loup en France

Victime de braconnage, le loup est menacé en France et sa population se retrouve en forte chute.

Rédigé par Audrey Lallement, le 9 Jul 2021, à 10 h 27 min
Braconnage et tirs dérogatoires finiront par avoir la peau du loup en France
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Selon une étude réalisée en 2020, les loups sont plus que jamais menacés en France, notamment à cause du braconnage et des tirs dérogatoires. Leur taux de mortalité est très élevé si bien que leur population pourrait très vite s’effondrer en France.

Des loups persécutés dans l’Hexagone

Animal des contes pour enfants, le loup alimente des fantasmes collectifs. Ce canidé, qui est toujours présent en France, a fait l’objet d’une étude menée en 2020 par des naturalistes du groupe PP Alpes.
Ce collectif de bénévoles a suivi 26 meutes dans sept départements (Var, Vaucluse, Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Drôme, Isère et Savoie), soit un peu plus du quart des meutes françaises, et les résultats ont été dévoilés en juin 2021.

Outre la taille des meutes, les naturalistes se sont penchés sur leur persécution. Même s’il « est exceptionnel qu’un acte de braconnage puisse être prouvé », ils estiment que le pourcentage de meutes suspectées être victimes de braconnage et/ou ayant subi des tirs dérogatoires létaux est identique au chiffre obtenu entre 2015 et 2019.
Selon l’étude, 50 % des meutes sont concernées par ces pratiques, ce qui signifie que seule la moitié peut être qualifiée de « meutes tranquilles ».

Animal social et territorial, le loup solitaire n’existe que dans les croyances communes : un loup sans meute n’a qu’une faible chance de survie © MattLphotography

Un effondrement de la population

D’après le collectif, quatre meutes (15 %) ont fait l’objet de tirs dérogatoires létaux « et tous ont été particulièrement meurtriers ». Par ailleurs, cinq meutes (20 %) ne se sont pas reproduites en 2020, du fait de tirs dérogatoires et/ou de braconnage.
Extrapolés à l’ensemble des meutes vivant sur le territoire national, ces chiffres permettent d’obtenir « une approche chiffrée de la réalité du braconnage en France ».

Le taux de mortalité annuel serait compris entre 15 et 20 % (87 à 116 loups victimes, annuellement, d’actes de braconnage) « soit un niveau équivalent au taux d’abattage annuel légal ».

« À court terme, on doit s’attendre à un taux annuel de mortalité, toutes causes confondues, dépassant les 50 % ». Autrement dit, plus de la moitié des loups devraient bientôt mourir. « Avec un tel niveau du taux de mortalité et en l’absence d’un effet source-puits exceptionnellement puissant, on ne voit pas comment la population des loups de France pourrait échapper à un effondrement » conclut l’étude.

Une meute de loups est un ensemble s’unissant pour la protection de chaque membre, comme une famille à laquelle chacun est digne d’appartenir © Ferderic B

D’autant plus, qu’une meute désorganisée et fragilisée par la disparition d’un ou plusieurs membres aurait plus tendance à attaquer les troupeaux pour sa survie.

Illustration bannière : Les loups vivent en meutes. Ces groupes ont une structure très organisée, où chacun doit garder sa place (et son rang) – © LABETAA Andre
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