Pesticides : l’épandage par drone voté à l’Assemblée nationale

L’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi autorisant l’épandage de pesticides par drone dans certaines zones agricoles

Rédigé par Anton Kunin, le 29 Jan 2025, à 10 h 55 min
Pesticides : l’épandage par drone voté à l’Assemblée nationale
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Plusieurs experts estiment que l’usage des drones ne garantit pas une innocuité totale. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) n’a pas validé cette pratique, soulignant l’absence de garanties quant à l’absence de contamination des sols et des eaux. Cette autorisation pourrait ainsi marquer un recul dans la protection de la biodiversité et des populations exposées.

Une décision controversée aux conséquences environnementales incertaines

L’autorisation par les députés de l’épandage de pesticides par drone, votée le 27 janvier 2025, a suscité de vives inquiétudes. Jusque-là, la pulvérisation aérienne était interdite afin de limiter la contamination des écosystèmes et de préserver la santé publique. Ses défenseurs avancent que les drones permettraient une application plus précise et réduiraient les risques d’exposition directe des travailleurs agricoles. Cependant, la réalité est plus nuancée.

Les organisations environnementales rappellent que la dispersion des pesticides dans l’air entraîne des retombées sur la faune et la flore avoisinantes, menaçant les pollinisateurs et la qualité des eaux souterraines. De plus, l’argument de la réduction de la quantité de produits utilisés est contesté par les scientifiques, qui soulignent que les effets à long terme d’un tel mode d’application restent insuffisamment étudiés.

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Un impact sur la santé humaine toujours débattu

Les risques sanitaires sont au coeur des inquiétudes des opposants à cette loi. Selon des députés de l’opposition, le gouvernement exploite de manière biaisée le rapport de l’Anses pour justifier cette mesure. Pourtant, ce document indique clairement que l’expérimentation ne permet pas d’assurer que l’épandage par drone élimine tout risque de contamination et d’exposition.

Les riverains des zones agricoles concernées pourraient être les premiers touchés par l’augmentation de l’utilisation des pesticides sous cette forme. Le vent a un impact direct sur la dispersion des produits chimiques, rendant difficile le contrôle des zones touchées. En autorisant cette pratique, la France prend le risque d’exposer davantage ses citoyens à des substances dont la toxicité est souvent mise en cause.

L’examen de cette loi par le Sénat pourrait confirmer cette autorisation, malgré les réserves des associations environnementales et des scientifiques. Une telle décision accentuerait les tensions entre le gouvernement et les défenseurs de la santé publique, qui continuent de plaider pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement et de la biodiversité.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Une honte.
    Vivement que le peuple français monte à Paris pour bloquer l’Elysée et le Sénat.
    Trop c’est trop.

    • Pour cela, il faudrait d’abord que tous les Français soient informés

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