Le benzène menace-t-il la santé des pompistes ou même celle des citadins ?
Le benzène reste le suspect numéro 1 quant au cancer lié aux pesticides et la question, non tranchée, revient régulièrement sur le tapis. Car ce produit, classé cancérogène par l’Union européenne, est présent dans l’essence et, par conséquent, dans les gaz d’échappement des voitures et des deux-roues. A Paris, par exemple, le taux de benzène dans l’air dépasse les normes de dangerosité sur plusieurs grands axes.
La réglementation limite la teneur en Benzène à 1 % dans les carburants et à 0,1 % dans les solvants. Mais les scientifiques ne peuvent pas garantir que cette norme protège suffisamment les citoyens. «Il n’est pas possible de déterminer expérimentalement les doses de benzène ne produisant pas d’effet cancérogène», indique l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS).
Des symptômes préoccupants liés à la manipulation de pesticides
Nombre d’utilisateurs de pesticides ont connu différents symptômes nauséeux, respiratoires, cutanés, suite à la manipulation de produits. Ce sont là les quelques manifestations visibles des effets que peuvent engendrer les pesticides. Aucun de ces produits pesticides, destinés à lutter contre des espèces animales et végétales, n’est anodin pour la santé humaine. Les pouvoirs cancérigène, mutagène, génotoxique des pesticides sont connus. Bien que les pesticides les plus dangereux (en terme de toxicité) soient aujourd’hui pour la plupart interdits, les matières homologuées n’en sont pas moins à manipuler avec la plus grande précaution.
Le programme MATPHYTO
Au regard de la complexité des situations d’exposition dans le monde agricole aux pesticides, la réalisation de la matrice pour les produits phytosanitaires a nécessité l’élaboration d’un programme particulier appelé « MATPHYTO ». Dans les secteurs de l’agriculture, il existe en effet une spécificité forte en matière de risques chimiques en raison de l’emploi des pesticides.
Les pesticides constituent plusieurs familles chimiques très variables en termes de molécules, niveaux de risque pour la santé, d’utilisation en fonction des cultures et des périodes… Finalement, un simple intitulé d’emploi en agriculture ne permet pas de différencier suffisamment la grande variabilité des expositions aux pesticides selon le type de culture. L’INVS a donc mis au point non pas une matrice emploi-exposition mais une matrice culture-exposition.
Les applications de ces matrices permettront de définir la prévalence des expositions, de participer à l’identification des expositions professionnelles passées pouvant être utile à la prise en charge médico-sociale ou encore de contribuer à l’évaluation individualisée des expositions lors d’études épidémiologiques.
À partir des matrices, les sujets potentiellement exposés aux pesticides pourront être identifiés et étudiés afin de mesurer les répercussions de cette exposition sur les cancers.
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En savoir plus sur les pesticides :
- Le dossier Alimentation Bio
- Pesticides. Fruits et légumes les plus pollués
- Quels sont les aliments les plus pollués
- 30 000 substances chimiques surveillées
- Alimentation : les Français pataugent
- Eviter les PCB dans l’alimentation
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Article rédigé par Elwina, juillet 2008