L’utilisation de pesticides dans l’agriculture est une problématique majeure qui impacte directement notre alimentation. Récemment, l’organisation à but non lucratif, Environmental Working Group (EWG), a dévoilé son classement 2023 des fruits et légumes les plus affectés par ces produits chimiques. Si tous les fruits et légumes ne sont pas exposés de manière égale, certains montrent une concentration alarmante de pesticides. Ces informations tendent à confirmer que le choix de produits locaux, de saison et de préférence bio est à privilégier.
Les fruits les plus contaminés par les pesticides
L’Environmental Working Group (EWG), une organisation à but non lucratif, a récemment dévoilé son classement 2023 des fruits et légumes les plus affectés. Des résultats qui tendent à confirmer que concernant l’utilisation de pesticides, tous les fruits et légumes ne sont pas exposés de manière égale.
Le classement annuel de l’EWG dévoile ainsi les cultures souffrant de la plus forte concentration de pesticides. Les fruits rouges, par exemple, figurent parmi les fruits les plus affectés, certaines variétés enregistrant des niveaux encore plus élevés que les années précédentes, selon l’EWG. En tête de liste : les fraises, qui contiennent le plus de pesticides.
Plusieurs autres fruits figurent également sur cette liste noire, tels que les pêches (4e), les poires (5e), les nectarines (6e), les pommes (7e), le raisin (8e), les cerises (10e) et les myrtilles (11e).
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Quels sont les légumes qui contiennent le plus de pesticides ?
Concernant les légumes, les épinards occupent la première place des aliments les plus traités, suivis de près par certaines variétés de choux, notamment le chou kale et frisé. Les poivrons et les haricots verts s’avèrent également particulièrement contaminés, respectivement aux 9e et 12e rangs de ce classement.
A contrario, toujours selon l’EWG, les avocats, les kiwis, les oignons, les mangues, les melons d’eau et les papayes figureraient parmi les fruits et légumes les moins chargés en pesticides, bien qu’ils soient tout de même traités.
Pourquoi une telle disparité ? La répartition inégale de l’utilisation des pesticides peut partiellement s’expliquer par les méthodes d’application des produits phytosanitaires. En effet, bien que ces produits se déposent sur les feuilles et les fruits lors de l’épandage, une partie des pesticides peut être absorbée par les fruits. C’est justement cette absorption qui s’intensifie avec le temps. Mieux vaudrait donc privilégier les produits bio, non traités par pesticides et a minima, des produits de saison et locaux, lesquels requièrent généralement moins de traitements par pesticides pour obtenir un rendement satisfaisant. L’UFC-Que Choisir suggère également un nettoyage soigneux ou l’épluchage des aliments lorsque cela est réalisable.
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Cet état des lieux des pesticides intervient alors que plusieurs fabricants sont accusés d’avoir passé sous silence les effets toxiques de leurs produits sur le cerveau. Selon des chercheurs suédois, ces fabricants ont délibérément caché des données critiques aux autorités européennes.
Des pesticides qui n’épargnent pas les confitures, logiques puisque ces dernières, lorsqu’elles ne sont pas garanties issues de l’agriculture biologique, sont fabriquées avec des fruits issus de cultures traditionnelles. Même si les quantités retrouvées sont faibles, leur présence est inquiétante pour les consommateurs, souligne 60 millions de consommateurs.
En France, une proposition de loi qui permettrait au gouvernement de revenir sur une interdiction de l’Anses
Le 10 mai dernier, la majorité sénatoriale de droite et du centre a approuvé une mesure polémique dans le cadre de l’examen en première lecture d’une proposition de loi concernant l’agriculture française. Cette mesure accorde au ministre de l’Agriculture le pouvoir d’annuler les décisions de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) si celui-ci juge que les conséquences économiques surpassent les risques pour la santé et l’environnement.
Les débats se sont notamment focalisés sur l’article 13. Cet article, initialement destiné à redéfinir les critères utilisés par l’Anses pour autoriser la commercialisation de produits phytopharmaceutiques, a été modifié en commission par un amendement proposé par la rapporteure LR Sophie Primas, également présidente de la commission des affaires sociales. Cet amendement autorise le ministre de l’Agriculture à annuler une décision de l’Anses par décret, « après avoir effectué une évaluation détaillée des risques sanitaires, environnementaux et de distorsion de concurrence avec un autre État membre de l’Union européenne, et évalué l’efficacité de solutions alternatives« .
Ce dispositif a été approuvé par 215 voix, majoritairement celles de la droite et du centre, contre 117. Cette décision intervient dans un climat de tensions entre le gouvernement et l’Anses, dont plusieurs décisions ont récemment été remises en question. Fin avril, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, a demandé à l’Anses de reconsidérer son interdiction de la phosphine, un insecticide utilisé pour le stockage des céréales. Le gouvernement craignait que cette interdiction déstabilise le marché céréalier. L’Anses a cependant réaffirmé l’interdiction du S-métolachlore pour de nombreux usages, un herbicide puissant dont plusieurs composés chimiques se retrouvent dans l’eau et le sol.
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