Tandis que la France et le Royaume-Uni s’écharpent, depuis plusieurs semaines, concernant les licences de pêche en Atlantique et dans La Manche, une technique de pêche décriée depuis des années défraye la chronique : le chalutage des fonds marins. Considérée comme destructive pour l’environnement, elle a fait l’objet d’une pétition signée massivement pour demander son interdiction de la part de l’Union européenne.
152.000 signatures pour demander que soit banni le chalutage des fonds marins
La pétition, lancée par plusieurs ONG de défense de l’environnement (Oceana, Seas at Risk, Our Fish, WeMove Europe, Whale and Dolphin Conservation et Environmental Justice Foundation), n’a pas choisi son calendrier au hasard : une consultation publique, qui se termine le 10 janvier 2022, est en cours au sein de l’Union européenne.
Objectif : préparer le « Plan d’Action pour Océan » que le Commissaire européen en charge de l’Environnement, Virginijus Sinkevicius, va présenter au printemps 2022.
Parmi les sujets qui inquiètent les ONG et les défenseurs du climat il y a, comme c’est souvent le cas, le chalutage des fonds marins.
Le 20 décembre 2021, les ONG ont donc remis cette pétition et ses 152.000 signatures au Commissaire européen, accompagnée d’un livre pop-up géant portant sur la destruction des fonds marins par cette technique de pêche controversée.
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Une technique de pêche destructive responsable de la surpêche
Si le chalutage des fonds marins est décrié, c’est que cette technique consiste tout simplement à racler le fond des océans avec l’aide de filets géants et de chalutiers. Une technique qui ne respecte pas l’habitat naturel des poissons, et qui est même pratiquée dans des endroits protégés.
« Plus de 2,5 millions d’heures de chalutage ont été recensées en 2020 » dans des aires marines protégées, écrit l’ONG Oceana qui demande de « mettre fin à cette folie urgemment, et une bonne fois pour toutes ».
Outre la destruction des fonds et la multiplication de prises illégales, le chalutage nécessite des gros bateaux très polluants, car racler les fonds marins demande de la puissance. Un paradoxe alors que le monde tente de réduire l’impact néfaste sur le climat de l’activité humaine.
Pour en savoir plus et signer la pétition, rendez-vous ici
Guide de consommation
Pour éviter la surpêche et mieux choisir votre poisson, consultez notre guide des poissons. Pour rappel, on évite à tous prix : le thon rouge, le cabillaud, le requin ou encore la raie.
Illustration bannière : Seas at Risk : « Nous avons besoin d’une transition juste vers une pêche à faible impact afin de protéger la biodiversité et de permettre aux générations futures de petits pêcheurs et aux communautés côtières de vivre décemment » – © Tara Lambourne
A lire absolument
Je suis favorable à la limitation du tonnage des navires de pêche, outre l’interdiction de toutes les formes de pêche qui détruiront, à terme, la ressource halieutique.