C’est une espèce protégée et elle crispe les tensions entre défenseurs des animaux et écologistes d’une part, et chasseurs et éleveurs de l’autre : le loup. Plusieurs attaques ont été recensées en Haute-Saône durant l’été 2020, ce qui a conduit la préfecture à prendre des mesures. Mais les associations de défense des animaux ne l’entendent pas de cette oreille.
Des dizaines d’attaques de loups font de nombreuses victimes dans les élevages
Depuis juin 2020, les attaques de loup se sont succédée en Haute-Saône, bien que certaines fassent encore débat, les spécialistes n’ayant pas pu identifier avec précision l’animal en cause. Et c’est la même histoire en Saône-et-Loire. Les victimes sont des brebis, des agneaux… et les éleveurs n’en peuvent plus. D’après eux, malgré les dispositifs mis en place, notamment des clôtures électriques, le loup ne semble pas se détourner des cheptels.
La préfecture de Haute-Saône a donc annoncé, mardi 8 septembre 2020, qu’elle autoriserait à nouveau ce qu’on appelle des « tirs de défense » contre le loup.
Ces tirs respectent des règles très précises : ils ne peuvent être réalisés que par des chasseurs louvetiers agrémentés ayant reçu une autorisation et ne constituent qu’une défense, ce qui signifie que le tir ne peut être réalisé qu’à proximité du troupeau à protéger. « Dès lors que les agriculteurs ont déjà subi des attaques et mis en place des moyens de protection, il est possible pour le préfet à titre dérogatoire d’autoriser des tirs de défense », explique la préfecture. Mais la réalité est parfois tout autre, comme le montre cette vidéo :
#stop arrêt des tirs de #loup https://t.co/EgLe2qciyX
— Animal Cross (@AnimalCrossAsso) July 9, 2020
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Une pétition contre les tirs de défense recueille plus de 30.000 signatures
Dans la foulée de l’annonce par la Préfecture de Haute-Saône de l’autorisation des tirs de défense, l’association Solidarité Animaux 70 a déposé une pétition en ligne qui a connu très rapidement le succès : 15.000 signatures au bout de seulement 6 heures le 9 septembre 2020, et bientôt 40.000 au moment où nous écrivons ces lignes le 10 septembre 2020. Elle demande que la préfecture de Haute-Saône renonce à cette décision.
Pour en savoir plus et signer la pétition, rendez-vous ici
L’association rappelle que « comme l’a pointé le Conseil National de Protection de la Nature « ce type de pratique [les tirs de loups] n’a à ce jour apporté aucune réelle amélioration, ni en termes d’acceptation sociale du loup, ni d’une meilleure protection des troupeaux » : il serait temps de vraiment réfléchir à une gestion soutenable de la présence du loup dans l’Hexagone.
Illustration bannière : Le loup est classé « vulnérable » en France par l’UICN et protégé suivant l’annexe IV de la Directive Habitat. Mais des dérogations pour le tirer sont possibles ! © Bildagentur Zoonar GmbH
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