40 produits ont été testés dans l’étude, parmi lesquels des sacs à dos, chaussures, des sacs de couchage, des tentes et blousons.
90 % des vêtements techniques contiennent des PFC
Sur ces 40 produits, seuls quatre ne contenaient pas de PFC, ou composant perfluoré. Ce produit chimique est utilisé pour ses propriétés imperméabilisantes, qualité indispensable à un vêtement ou accessoire de plein air. Or, les PFC sont considérés comme des perturbateurs endocriniens : ils peuvent affecter le système reproductif, et encourager la croissance de tumeurs.
Les perturbateurs endocriniens sont des molécules qui modifient le système hormonal des animaux ou des humains et peuvent avoir des conséquences sur leur santé, leur développement ou leur reproduction.
Ce composé est particulièrement volatil : on en retrouve des traces dans les lacs, glaciers et terrains les plus reculés, ainsi que dans le foie de certaines espèces comme les dauphins ou les ours polaires. Les produits analysés contenaient des PFC mais également, dans une moindre mesure, des PFOA, l’acide perfluorooctanoïque, utilisé dans les revêtements antiadhésifs, aussi sur les poêles de cuisine, et soupçonné d’être cancérigène.
D’après le rapport de Greenpeace, « Des PFOA ont été retrouvés dans des produits de The North Face et de Mammut. Il s’agit d’une catégorie de PFC à chaîne longue, considérée comme une substance ‘extrêmement préoccupante’ par l’Agence européenne des produits chimiques ».
Les PFOA ont par exemple déjà été interdits dans les produits textiles vendus en Norvège.
Les marques outdoor doivent entrer en action
Il est toutefois possible d’agir. Le fait que quatre produits analysés soient exempts de PFC montre qu’il est possible de produire des vêtements techniques efficaces sans nuire à l’environnement et à la santé. Certains fabricants s’engagent déjà à produire des habits techniques « PFC-free » (sans PFC).
Les marques de sport de plein air sont particulièrement sensibles au respect de la nature, à travers leur communication et leurs engagements. Patagonia ou Mammut sont par exemple pionniers en termes de « mode responsable » et peuvent s’engager pour supprimer l’utilisation de PFC dans leurs vêtements.
Mammut est par exemple l’un des chefs de file de la Fair Wear Foundation, qui oeuvre pour des conditions de travail équitables. La société propose aussi des produits issus de bouteilles plastiques recyclées.
En ce qui concerne les PFC, Mammut est conscient du problème : « nous n’utilisons les PFC qu’en cas de nécessité absolue. Nous en avons besoin pour assurer l’imperméabilité de nos vêtements dans les conditions les plus extrêmes. Nous avons toutefois réussi à augmenter le volume de produits sans PFC de 71 à 77 % l’année dernière ».
Greenpeace a lancé il y a quelques années la campagne Detox, incitant les grandes marques de prêt-à-porter à agir pour utiliser moins de produits polluants dans leurs vêtements. Plusieurs marques l’ont suivie, comme Adidas ou H&M. L’ONG appelle aujourd’hui les marques de plein air à entrer dans la campagne Detox pour progresser vers une production sans PFC.