Phtalates : plus de troubles du comportement chez les petits garçons

Le contact des femmes enceintes avec les phtalates, et les perturbateurs endocriniens en règle générale, aurait un lien avec le comportement de leurs enfants plus tard.

Rédigé par Pauline Petit, le 2 Oct 2017, à 9 h 50 min
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C’est le résultat d’une étude de l’Inserm publiée le vendredi 29 septembre dernier. Cette première étude d’ampleur sur le sujet montre que certains troubles du comportement, en particulier chez les petits garçons, serait exacerbé par l’exposition de leur mères aux phtalates pendant la grossesse.

Les phtalates perturbent bien le développement de l’enfant, dès le stade foetal

On sait déjà que les perturbateurs endocriniens perturbent le développement des organismes, notamment après des études faites chez les animaux. Cette étude de l’Inserm(1) montre que les risques sont avérés chez les enfants dès le stade foetal.

L’étude a été réalisée auprès de 529 mères et leurs petits garçons : les futures mamans ont subi des tests urinaires lorsqu’elles étaient enceintes, puis étaient invitées à remplir un questionnaire comportemental aux troisième et sixième anniversaire de leur enfant.

garcons phtalates

© No-Te Eksarunchai

Trois perturbateurs endocriniens particulièrement préoccupants

L’étude a montré que toutes les femmes enceintes comportaient, dans leurs urines, des résidus de perturbateurs endocriniens. Trois sont particulièrement préoccupants pour la santé des enfants : le bisphénol A, le triclosan et le di-n-butyl phtalate (DBP).

Pour l’Inserm, « L’exposition au bisphénol A était associé à une augmentation des troubles relationnels à 3 ans et des comportements de type hyperactif à 5 ans. » Le triclosan est, lui, accusé d’agir sur l’axe thyroïdien et donc le développement du cerveau ; le DBP est, lui, corrélé à des troubles émotionnels, dont des comportements de repli chez les enfants de 3 ans.

Les taux contenus dans les urines des femmes enceintes étaient pour la plupart inférieurs aux taux réglementaires. Cependant, « des produits chimiques, même à très faible dose, peuvent perturber le fonctionnement hormonal, sensible à des variations extrêmement faibles« , note Rémy Slama, directeur de l’étude.

Une conclusion d’autant plus préoccupante qu’il est très difficile de savoir dans quels produits et matériaux se situent ces perturbateurs endocriniens… En effet, si le bisphénol A a par exemple été interdit dans les contenants alimentaires en 2015, il est toujours présent dans nombre d’objets du quotidien.

Illustration bannière : Un garçon qui joue avec des jouets en plastique – © Cultura Motion
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