Depuis plusieurs mois, tout le monde parle d’inflation, mais connaissez-vous la pinkflation ? Il s’agit du même phénomène, mais il ne touche que les femmes. Quand pénalité rime avec inégalité…
Les vêtements pour femmes sont plus chers
Après les vacances d’été, l’achat des fournitures scolaires est un passage obligé pour tous. Alors que, selon l’Insee, les prix du panier moyen de la rentrée 2022 ont augmenté – calculatrices (+8,2 %), papeterie (+6,3 %), livres scolaires (+2,4 %) – les vêtements pour enfants sont en baisse (-0,9 %). Ces derniers ont résisté à l’inflation. Pourtant, ce n’est pas le cas de tous les habits. Les vêtements féminins connaissent en effet la pinkflation.
Qu’est-ce que la pinkflation ? Derrière cet anglicisme se cache un phénomène sexiste, à savoir une hausse importante des prix des vêtements féminins. En effet, selon une étude de Comparatis, en 20 ans, les prix des vêtements ont augmenté de 0,3 % pour les hommes et de 6,51 % pour les femmes. Il suffit de se rendre dans les rayons d’un supermarché pour s’en apercevoir. Chez Leclerc, par exemple, un client a fait remarquer, sur les réseaux sociaux, que les chaussettes de tennis étaient à 3,11 euros le lot au rayon homme tandis qu’elles étaient à cinq euros au rayon femme.
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Les femmes dépenseraient plus facilement
Sexiste, n’est-ce pas ? Si les femmes payent leurs vêtements plus chers que les hommes, c’est parce que « les clientes semblent réagir de manière moins élastique aux augmentations de prix des articles de mode. En d’autres termes, elles font aussi du shopping lorsque les prix des vêtements s’envolent », expliquent les auteurs du rapport. De là à dire qu’on est à la limite du préjugé, il n’y a qu’un pas…
Du côté des fabricants, cet écart de prix entre les habits serait justifié. Campagnes de publicité, travail de cintrage plus précis, collection plus importante… Des explications qui restent quand même peu convaincantes.
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Quel est le coût, en France, en 2020, des conséquences de la virilité érigée en idéologie culturelle dominante ? L’autrice nous pose la question : n’aurions-nous pas tous intérêt à nous comporter… comme les femmes ? !
Un héritage de la « taxe rose »
Si la pinkflation est un phénomène qui a été décrit récemment, l’inégalité entre les hommes et les femmes en termes d’achats existe depuis longtemps. Appelée « taxe rose » par les féministes, l’inflation des produits genrés se retrouve facilement dans les rayons. Il suffit qu’un produit (rasoir, râpe pour les pieds, stylo…) soit rose pour qu’il coûte plus cher que son équivalent dans une autre couleur.
Cette inégalité de traitement qui pénalise les femmes est d’autant plus injuste qu’elles ont moins de pouvoir d’achat. Et pour cause, les femmes gagnent, en moyenne, 24 % de moins que les hommes. La logique des choses voudrait qu’elles soient mieux payées puisqu’elles dépensent plus, mais, quand il s’agit de salaire, bizarrement, les femmes ne sont plus dépensières…