La pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) est une petite chauve-souris au pelage brun foncé et aux oreilles triangulaires qui ressemble beaucoup aux autres chauves-souris du genre Pipistrellus mais qui est plus largement répandue.
La pipistrelle, une toute petite chauve-souris
Dans notre série biodiversité ordinaire, nous abordons aujourd’hui un tout petit animal. Avec une taille maximale de 51 millimètres et un poids allant seulement de 3 à 8 g, on ne peut pas vraiment dire que la pipistrelle est une chauve-souris poids lourd.
Grande gastronome, la pipistrelle apprécie tout particulièrement les mouches, ou plutôt les diptères en général même si elle peut aussi se piquer de mettre des moustiques et autres insectes à son menu selon les disponibilités.
Si elle peut théoriquement vivre jusqu’à 16 ans, la durée de vie moyenne d’une pipistrelle commune n’est tout de même que de 2,2 ans.
Un mammifère volant assez incroyable : la pipistrelle – © Rudmer Zwerver
Les femelles se regroupent en mai pour créer ce que l’on appelle des maternités où elles vont résider ensemble jusqu’à la mise bas d’un ou deux petits de la mi-juin à tout début juillet. Les jeunes resteront alors sur place avec leur mère durant 4 semaines environs avant de prendre leur envol et de trouver un site où s’installer.
Particularités de la pipistrelle commune
La chauve-souris Pipistrelle commune est une espèce qui a une grande faculté d’adaptation en matière d’habitat. Elle va ainsi pouvoir se retrouver aussi bien en plein coeur des villes ou dans les maisons à la campagne dans presque tous les habitats. Elle a cependant tendance à apprécier un poil plus les zones avec de l’eau et proches de forêts en tous genres.
Cette espèce a une vraie capacité à venir squatter chez nous autres humains et va aussi bien s’installer dans des fissures de bâtiments, derrière des volets, sous des toitures quand elles sont accessibles que dans des revêtements pour ses gîtes d’été.
Quand l’hiver arrive elle va cependant préférer des milieux rocheux, des tunnels, des caves ou des grottes pour hiberner. Certains groupes, ou colonies, peuvent atteindre des centaines d’individus, quoi que la chose soit plus vraie en Europe de l’Est que chez nous en France.
Statut de protection de l’espèce
La pipistrelle commune est strictement protégée sur notre territoire autant du fait de textes de loi français (Liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire français) que de textes et conventions européens (convention de Bern, de Bonn ou Directive habitat).
Tout ceci pour dire que l’espèce a beau être considérée en « préoccupation mineure, » il s’agit d’être aux petits soins pour elle et de la préserver au maximum.
Les menaces qui planent sur la pipistrelle
La prédation par les chats
La chauve-souris pipistrelle est une espèce particulièrement attractive pour les chats domestiques qui en font leur menu de chasse.
Les collisions
Si la chauve-souris pipistrelle est une pilote hors norme quand elle est en vol, il est des choses qui sont bien trop complexes à éviter pour un si petit animal. Les voitures et les éoliennes sont en effet des obstacles mortels pour l’espèce.
Vagues de froid
Les évènements climatiques ayant tendance à s’orienter vers des épisodes extrêmes plus fréquents et potentiellement plus intenses, il y a fort à parier que les pipistrelles en payent le prix dans la mesure où c’est une cause de mortalité importante lors de l’hibernation.
Avant de faire des travaux, on jette un oeil dans tous les recoins – © Rudmer Zwerver
Comment aider la pipistrelle
La pipistrelle, comme toutes les espèces de chauves-souris, est une espèce de mammifère très sensible au changement. Dans la mesure où elle fréquente tout particulièrement les milieux anthropisés, vous pouvez tout simplement prendre le temps de vérifier si des pipistrelles n’ont pas posé leurs valises chez vous avant de commencer de quelconques travaux. Vous pouvez également envisager d’installer des nichoirs à chauve-souris qui sont aisément fréquentés si les chauves-souris les trouvent installés comme elles l’entendent (abrités, en hauteur et orientés au sud-est).
Plus largement, les politiques publiques ont désormais des obligations de contrôles avant d’intervenir (rénovation du patrimoine, coupe d’arbres, etc.), mais suivre ce type de chantier et faire valoir la voie des pipistrelles lors de travaux peut aussi donner un sacré coup de pouce à l’espèce.
Enfin vous pouvez vous tenir informé de ce qu’il se passe pour l’espèce en matière de protection grâce au plan national d’actions (PNA) sur les chiroptères (chauves-souris).
Jean-François Noblet, écologue passionné, qui résume dans ce guide pratique tout ce qui peut être fait concrètement, chacun à notre échelle, pour protéger et restaurer la nature dans tous les domaines de notre vie quotidienne.
En tuant 250 000 chauves souris par an en France à cause de vos éoliennes? Drôle de manière de protéger les pipistrelles