Tout ours tué par la main de l’homme doit être remplacé, exige la Commission européenne, selon laquelle « l’état de conservation est toujours défavorable ».
Viabilité de la population d’ours dans les Pyrénées : la situation reste inquiétante
La France ne fait pas assez pour protéger ses ours, et c’est la Commission européenne qui s’en inquiète. Elle appelle la France à suivre les « recommandations de réintroduction menées par l’expertise scientifique du Muséum national d’histoire naturelle et la mise en oeuvre du plan d’actions ours brun 2018-2028 » et rappelle que « l’état de conservation est toujours défavorable ».
En particulier, la Commission européenne exige que tout ours tué par la main de l’homme soit remplacé. Car depuis début 2020, trois ursidés ont été tués par la main de l’homme dans les Pyrénées, dont un ours abattu côté français en juin dernier et deux du côté espagnol (Cachou empoisonné en Catalogne en avril dernier et Sarousse abattue en Aragon le 29 novembre dernier). Cest 5 % de la population des ours des Pyrénées qui a disparue en moins d’un an.
Selon la Coordination associative Cap Ours, le massif pyrénéen comptait au moins 52 ours en 2019. Leur population se rétablit lentement grâce à deux décennies d’efforts de coopération transfrontalière. En 2019, un bon ratio mâles-femelles a d’ailleurs pu être atteint : parmi les 45 ours dont le sexe est connu, on compte 22 mâles et 23 femelles. En 2020, 14 à 15 femelles peuvent potentiellement avoir des oursons.
En étant réaliste, on peut raisonnablement espérer 5 à 9 portées, indique Cap Ours. Néanmoins, le sort de la population reste encore incertain en raison de la forte consanguinité et, bien évidemment, du nombre d’ours toujours insuffisant.
Ours des Pyrénées : la Commission européenne appelle toutes les parties prenantes à se parler
Des progrès considérables ont tout de même été accomplis ces dernières années. Jusqu’en 2015, le ratio mâles-femelles était fortement biaisé en faveur des femelles, diminuant leurs chances de reproduction. Depuis 2016, la tendance s’est inversée progressivement avec la naissance d’une majorité d’oursons mâles, pour arriver à la situation actuelle d’équilibre.
🐻📢 Plus de 5 % de la population pyrénéenne d’#ours a été tués en seulement quelques mois. La @EU_Commission demande à la #France de suivre les recommandations de réintroductions émises par l’expertise scientifique du @Le_Museum
Lire notre CP👉 https://t.co/YOU9koyoDr— Société Nationale de Protection de la Nature (@SNPN_nature) December 3, 2020
Mais la situation reste tendue. Selon la Commission européenne, « la principale difficulté qui empêche la mise en oeuvre rapide de mesures de réintroduction reste toujours l’absence d’un climat de discussion plus favorable »…
Vaste programme, quand on se rappelle la déclaration d’Emmanuel Macron, en visite chez des éleveurs pyrénéens début 2020, lors de laquelle il leur avait promis qu’il n’y aurait plus de nouvelles réintroductions d’ours sous sa présidence.
Illustration bannière : L’ours est une espèce protégée, lui porter atteinte est illégal et profondément condamnable © Alexandr Junek Imaging
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