Faut-il être sceptique ou faut-il y croire ? L’Arabie Saoudite, par la voie de son ministre du pétrole, Ali al-Naimi, a annoncé vouloir arrêter d’utiliser des carburants fossiles et devenir un leader mondial des énergies renouvelables – éolien et solaire – d’ici 2040.
Arabie Saoudite : déclarations révolutionnaires au royaume des fossiles
Al Naimi a déclaré au sommet climat et affaires qui s’est tenu à Paris, jeudi 21 mai : « en Arabie Saoudite, nous comprenons qu’un jour, on n’aura pas besoin des énergies fossiles. Je ne sais pas quand, en 2040 ou 2050. Donc nous nous sommes lancés dans un programme pour développer l’énergie solaire ». Il ajoute, dans des commentaires livrés au Financial Times et au Guardian : « On peut espérer qu’un de ces jours, plutôt que d’exporter des carburants fossiles, on exportera des gigawatts de courant électrique ». Mais probablement aussi du pétrole…
Rien de moins donc qu’une révolution annoncée donc pour le pays emblématique du pétrocène, l’ère du tout pétrole dans laquelle vit l’humanité depuis le début du XXème siècle.
Le signe est positif pour les négociations climat qui se tiendront à la fin de l’année 2015, à Paris également (la réunion de la semaine passée en était un prélude). C’est le signe que l’Arabie Saoudite prépare l’avenir et a compris qu’il sera sans pétrole, et donc qu’elle doit réduire ses risques de vulnérabilité en développant son portefeuille d’investissements énergétiques.
Des investissements significatifs d’ores et déjà… au Maroc
L’Arabie Saoudite est déjà partenaire financier et logistique du gigantesque projet de parc solaire marocain, situé aux portes du Sahara occidental, dont le montant est évalué à près de deux milliards d’euros. Le consortium saoudien Acwa Power et son partenaire espagnol Sener avaient en effet été choisis en 2012 pour la construction de la première centrale thermo-solaire de Ouarzazate (projet dit « Noor I »), avant de remporter en janvier 2015 l’appel d’offre pour réaliser et exploiter la seconde phase du parc solaire marocain.
L’Arabie Saoudite est ainsi impliquée dans le plus grand parc solaire en construction au monde : ce parc, avec une capacité totale de 560 MW, vise à couvrir 42 % des besoins énergétiques du Maroc en 2020. Il fait partie d’un programme très ambitieux de développement des énergies renouvelables au Maroc, qui a déjà inauguré fin 2014 à Tarfaya (sud-ouest) le plus grand parc éolien d’Afrique (300 MW).
Des annonces à prendre toutefois avec prudence
Al Naimi estime aussi que l’idée que les carburants fossiles devraient rester dans le sol « est peut-être un excellent objectif, mais cela va prendre du temps ». Car, selon lui, les énergies fossiles vont continuer à dominer nos économies jusqu’en 2050.
Par ailleurs, en 2012 l’Arabie Saoudite avait annoncé qu’elle souhaitait être alimentée à terme exclusivement en énergie solaire, et, la même année, avait annoncé un plan d’investissement de 109 milliards de dollars pour l’atteindre. En janvier de 2015, le plan a été reculé de 8 ans… Il faut donc prendre les annonces saoudiennes avec une dose de scepticisme.
De même que la compagnie d’assurance Axa a annoncé en fin de semaine passée qu’elle se séparait de 500 millions d’euros d’investissement dans le charbon, on peut néanmoins voir dans l’annonce saoudienne le signe que le débat politique commence à être entendu des acteurs du secteur. Jusqu’à laisser un rayon de soleil transpercer les nuages des inquiétudes habituelles en matière climatique ? Soyons optimiste.
je ne sais pas si l’energie solaire est ce qu’il y a de mieux – je signale encore une fois que dans les années 60, le professeur Edgard Nazare (ingénieur aéronautique et spécialiste de la mécanique des fluides)avait mis au point pour la Tunisie, une tour à Vortex – justement pour les zones désertiques (voir le livre de Pierre Lance – savants maudits chercheurs exclus)-
quant aux énergies fossiles – pas de soucis je crois