Contre la déforestation, l’afforestation. Une nouvelle génération d’activistes a décidé de faire de la défense des arbres le coeur de son combat.
300 arbres plantés à Dijon pour le réveillon
Ils ne manquent en tout cas pas d’humour : ils se présentent à la façon de terroristes écologiques, comme étant la « branche arbrée du Giec » (le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat). Mais la seule arme de ces jeunes activistes, ce sont des pelles et des bêches : ils plantent des arbres dans la clandestinité la plus totale, afin de protester contre la bétonisation croissante et inciter à revitaliser nos villes.
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Plantation Rébellion, au nom explicitement inspiré du célèbre mouvement Extinction Rebellion, a entre autres planté, sans aucune autorisation, pas moins de 300 arbres et arbustes dans les rues de Dijon, et ce uniquement entre le 31 décembre et le 1er janvier derniers. Un exploit qui ne pouvait qu’attirer l’attention sur eux.
Une ZAD, Zone d’Afforestation Définitive
D’autant plus qu’en ces temps de couvre-feu et de fêtes interdites, ces jeunes activistes ont eu la belle idée, pour financer l’achat de tous ces plants, de mettre en commun l’argent qu’ils auraient d’ordinaire, peut-être, dépensé pour leur soirée de réveillon. Montant de la cagnotte ainsi rassemblé : environ 1.800 euros. Mais à leurs yeux, il était bien plus utile de « fêter la nouvelle année avec l’espoir qu’elle soit meilleure, d’afforester que de se contenter de réveillonner ! ».
Réchauffement climatique : les arbres rétrécissent !
Qui sont-ils ? Prudence oblige, c’est le visage masqué qu’ils ont pratiqué la lutte arbrée, joué de la pelle pour créer une ZAD, Zone d’Afforestation Définitive. « Nous décidons à compter de ce jour de planter des arbres sur des terrains susceptibles d’être boisés identifiés au sein d’espaces verts, le long des routes, ainsi qu’au sein des zones d’activités ! », ont-ils expliqué via un communiqué diffusé sur le Net. Écologie oblige, « les arbres plantés sont des espèces autochtones, de provenance certifiée, destinées à favoriser le développement de la biodiversité ordinaire et à lutter efficacement et naturellement contre l’accroissement d’origine anthropique de l’effet de serre ».
À la portée de tout un chacun
Le premier « fait d’arbres » du collectif remonte en fait à mars 2020, déjà sur Dijon, avec une quarantaine de plants d’espèces forestières et autochtones. Mais le mouvement se répand un peu partout en France, son pacifisme comme son message séduisant une jeune génération de militants écologiques. Ainsi, fin janvier, à Rennes, a été menée une action reprenant le nom et l’idée de Plantation Rébellion, pour protester contre l’agrandissement du centre d’entraînement du club de football du Stade Rennais sur une zone naturelle, via la mise en terre de quelque 200 arbres, mais cette fois à visage découvert.
Le week-end dernier, le GNSA Rennes @xrRennes @AlternatibaRen1 ont préparé 2⃣0⃣0⃣ arbres donnés par l’asso Forêt en devenir pour la 🌳 PLANTATION REBELLION 🌳 de dimanche prochain ! ! pic.twitter.com/DvZRo6lW9p
— Attac Rennes (@Attac_Rennes) January 27, 2021
Et si nous replantions tous des arbres ? Ce serait une belle façon aujourd’hui pour estimer avoir réussi sa vie que de regarder croître les arbres que l’on aurait soi-même plantés. Reboiser partout où c’est possible, tel est le but du collectif citoyen Plantation Rébellion. Et s’il est une action à la porté de tout un chacun, c’est bien de creuser un trou pour y déposer un plant, pailler, mettre un tuteur et protéger le tout.