Selon une étude, depuis 1900, près de trois espèces de plantes disparaissent chaque année sur la planète, un rythme 500 fois plus rapide que celui que l’on devrait observer sans intervention humaine. Au total, 571 plantes ont disparu depuis 1750.
Trois espèces végétales disparaissent tous les ans
Les espèces animales ne sont pas les seules à disparaître de la surface de la Terre. Selon une étude anglaise, parue dans la revue Nature Ecology & Evolution le 10 juin 2019, trois espèces de plantes à graines disparaissent tous les ans en moyenne, et ce depuis 1900(1).
Dans le détail, 571 plantes ont disparu depuis 1750, soit deux fois plus que tous les oiseaux, mammifères et amphibiens réunis. Les pertes seraient concentrées sur les îles, au niveau des tropiques et dans des climats méditerranéens.
Le rythme de disparition est 500 fois plus rapide que celui que l’on devrait observer sans intervention humaine. Les chercheurs alertent puisqu’ils considèrent que ce phénomène serait largement sous-estimé. « Certaines plantes sont en réalité fonctionnellement éteintes et ne subsistent que dans les jardins botaniques ou en nombre tellement restreint qu’elles n’ont aucune chance de survivre », explique ainsi Jurriaan de Vos, phylogénéticien à l’université de Bâle (Suisse), sur le site de Nature.
Comment expliquer un tel déclin ? « Il y a tout d’abord, le changement d’utilisation du milieu : quand on change de type d’agriculture, avance le biologiste Marc-André Selosse au micro de France Inter, Il y a également des milieux entiers qui disparaissent : les zones humides jugées insalubres. L’extension des villes est un problème »(2).
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Un phénomène qui pourrait être bien pire en réalité
Pour essayer de faire prendre conscience de l’ampleur du phénomène, le Dr Maria Vorontsova, co-auteur de l’étude, cite dans le Guardian l’exemple de plantes qui existent toujours mais n’ont plus aucune chance de se reproduire, parce qu’il ne reste plus que des spécimens d’un seul sexe ou que les animaux qui véhiculaient leurs graines ont disparu(3).
Et comme il faut de nombreuses années avant de pouvoir confirmer l’extinction d’une espèce, le nombre total serait quatre fois plus élevé que le chiffre officiel publié par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Pour rappel, selon une étude basée sur 145 ans de relevés botaniques, le nombre d’espèces s’est enrichi sur 87 % des sites situés dans les sommets d’Europe. Mais plutôt que de se réjouir, les auteurs s’inquiètent du fait que le réchauffement climatique pousse la flore vers ses derniers refuges, les cimes, au-delà desquelles elle n’aura plus d’échappatoire. Pire, les nouvelles venues, résistantes, devraient prendre la place des plantes qui fleurissaient alors. Ces dernières pourraient donc, à terme, disparaître.
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