La pollution plastique, sujet souvent traité à consoGlobe.com, atteint des proportions alarmantes. Notre planète est submergée par les débris plastiques dont la grande majorité provient des pays les plus pauvres du monde, où l‘élimination ou le recyclage sont en grande partie impossibles. Aucun gouvernement ne semble avoir ni la volonté, ni suffisamment de moyens pour financer le ramassage et le retraitement de ces déchets plastiques. Alors, qu’est-ce qu’on fait ? On attend gentiment de disparaître sous un océan de plastique ? Une organisation appelée Plastic Bank vise à inverser cette tendance, tout en réduisant la pauvreté : une solution positive et originale.
La mission de « Plastic Bank » : le recyclage du plastique, en pratique
Heureusement il y a des gens qui ont des idées et de l’énergie pour les mettre en pratique ! Ainsi un jeune entrepreneur américain, David Katz, a eu la bonne idée de payer des gens dans des pays en développement à ramasser et trier les débris, et de financer l’opération par la fabrication de billes en plastique utilisables par l’industrie, notamment pour les imprimantes 3D qui peuvent, bénéfice supplémentaire, fabriquer des outils nécessaires dans la vie des ramasseurs eux-mêmes.
Les déchets de plastique deviennent ainsi une « monnaie d’échange » qui permet aux ouvriers de sortir de la pauvreté, tout en contribuant à la dépollution. Pour transformer les pratiques, il fallait changer la valeur et image du plastique : de déchet il devient valeur ajoutée !
Plastic Bank a lancé sa première entreprise à grande échelle en Haïti en 2015. Depuis, environ 144 millions de bouteilles en plastique ont été récupérés.
Changer la société en changeant les pratiques
C’est suite à un passage au Singularity University(1) que David Katz a eu cette idée simple mais puissante : si l’on veut que les populations des pays en voie de développement atteignent un niveau de vie suffisant pour développer leurs pays, ils doivent pouvoir prendre leur destin en main et gagner suffisamment d’argent pour sortir d’une économie de survie.
Chaque ramasseur devient ainsi un entrepreneur et peut embaucher des membres de sa famille pour démultiplier l’effet.
« Nous avons construit la plus grande chaîne de magasins au monde pour les ultra-pauvres, où tout ce qui est dans le magasin peut être acheté avec des déchets plastiques, explique David Katz dans une interview de Living on Earth. Nous sommes fiers d’offrir des frais de scolarité, une assurance médicale, une connexion Wi-Fi, de l’électricité, du combustible de cuisson durable, des cuisinières à haut rendement et tout ce dont les personnes ont besoin et ne peuvent pas se permettre ». Mais la Plastic Bank va plus loin.
Le mouvement « Social Plastic »
En 2013, David Katz est rejoint par Shaun Frankson, qui invente la notion de « Plastique social », à l’image de l’« économie sociale ». L’idée est non seulement de ramasser le plastique qui s’accumule sur la terre et dans les mers, mais de travailler à la source du problème, en sensibilisant les fabricants d’emballages à la nécessité de réduire la proportion de plastique.
L’espoir de David Katz est de créer un mouvement citoyen planétaire, à l’instar de celui du Commerce Équitable ou d’Ecocert, de façon à influencer les choix stratégiques des entreprises.
Plastic Bank vend (un peu plus cher que le plastique vierge) la matière première à des sociétés (Marks and Spencers, Starbucks ou Henkel par exemple) qui la réutilisent ensuite dans leurs processus de fabrication en indiquant aux consommateurs qu’ils achètent du plastique social – c’est-à-dire du plastique collecté par des travailleurs dans les pays pauvres et qui ainsi n’ira pas polluer les océans du monde. « Achetez une bouteille de shampoing et vous aurez du matériel collecté directement près des cours d’eau qui ne finiront pas dans les océans, et simultanément, vous réduirez la pauvreté », explique Katz.
Les 5 objectifs du Social Plastic
- Créer de nouveaux emplois dans des communautés à faibles revenus
- Encourager les collecteurs de plastiques à devenir des micro-entrepreneurs
- Offrir via la Plastic Bank l’opportunité d’échanger ce plastique recyclé contre des biens ou services pour améliorer la vie quotidienne des collecteurs.
- Démontrer l’intérêt commercial des déchets de plastique et leur trouver un débouché rentable, pour arrêter la production de nouveaux plastiques.
L’idée de créer un réseau mondial d’entrepreneurs du « micro-recyclage » attire des citoyens de plus de 140 pays. Outre Haïti, Plastic Bank opère aussi aux Philippines et vise de se développer en Éthiopie et en Inde.
Vous pouvez les soutenir et oeuvrer, dès aujourd’hui, pour faire avancer l’idée que nous n’avons qu’une planète et que devons en prendre soin.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.plasticbank.org
La notion de « Plastique Sociale » est utilisée pour la première fois à partir des années 70 par l’artiste allemand Joseph Beuys (voir http://www.artdep.fr page 4/5). Joseph Beuys, qui fut l’un des fondateurs du parti Die Grunen (le parti vert) en Allemagne a créé cette notion à partir de sa réflexion sur la capacité de l’art à devenir le support essentiel de l’humanité en tant processus d’évolution. Il a d’autre part introduit le concept « chaque homme est un artiste » qui est devenu depuis, une des caractéristiques de son œuvre. Apparemment Shaun Frankson a dû entendre parler de Beuys où alors il s’agit certainement d’un « hasard ». Ce hasard dont Paul Eduard disait qu’il n’existe pas, car il n’y a que des rendez-vous… D’autant que pour ma part je pense que Beuys aurait tout à fait reconnu le travail de gens comme Shaun Frankson et David Katz dans la lignée de son propre travail. Voir à ce propos une de ses dernières œuvres « 7000 chênes ».
Merci Patrick pour ces informations artistiques. Je ne pense pas que Shaun et David soient partis de ce dont vous parlez, mais on ne sait jamais. Le monde est fait de connections et de réseaux parfois inattendus.
Merci, nous allons essayer d’aller sur le site et de signer la pétition.
Nous aimerions donner notre contribution dans cette œuvre de nettoyage de nos milieux par le ramassage des plastics et si possible leur reconditionnement mais, nous ne savons que faire. Nous sommes une coopérative agricole et nous nous recherchons. Il est possible que cette lutte puisse nous procurer des possibilités pour actionner à fond nos activités agricoles dans la lutte de la misère qui a élu domicile chez nous. Que devons-nous faire et chez qui nous adresser? Une erreur s’était glissée dans notre adresse mail et nous essayons de corriger. Merci pour toute réponse que vous nous donnerez.
Les déchets plastic est un fléau dans notre pays et particulièrement dans notre province. On ne voit que ça sur les routes, dans les rivières et partout. Nous aimerions bien apporter notre contribution pour lutter contre ce fléau. Nous sommes une petite coopérative agricole qui se recherche. Nous pouvons jouer aussi un rôle dans le nettoyage de l’environnement par la collecte des sachets plastic jetés et trouver ainsi une façon honnête de nous financer pour lutter contre la misère qui a élu domicile chez nous mais chez qui nous adresser et comment agir? Grand merci pour toute réponse.
Vous pouvez signer leur pétition, aller sur leur site pour voir comment influencer les fabricants de produits plastiques ou lancer votre propre mouvement de ramassage, tri et recyclage des déchets plastiques. Il y a la barrière de la langue (tout est en anglais), mais ça doit pouvoir se résoudre ça. Si vous avez besoin de mon aide, n’hésitez pas à me contacter.