La revue Science a publié jeudi 26 avril, les résultats des travaux d’une équipe américaine qui est parvenue a mettre au point un polymère plastique dont la dégradation engendre des monomères intacts, susceptibles d’être aussitôt repolymérisés en un plastique identique.
Un plastique qui se recycle à l’infini
Décidément, la science avance dans la recherche sur le plastique. Des scientifiques ont récemment révélé avoir découvert une enzyme capable de détruire le plastique à une vitesse accélérée. Cette fois, des chimistes de l’université d’État du Colorado, aux États-Unis, ont inventé un nouveau plastique recyclable très facilement, plusieurs fois, avec exactement la même qualité(1). Une bouteille d’eau redeviendra ainsi la même bouteille d’eau. Pour rappel, jusqu’ici on ne sait recycler un objet en plastique qu’une seule fois.
Pour résumer, désormais, il se comporte comme du verre ou de l’aluminium qui, eux aussi, sont recyclables à l’infini. Il s’agit donc du premier plastique que l’on pourrait ne plus considérer comme un déchet, mais comme une matière première.
Et il s’agit d’une nouvelle avancée majeure. En effet, chaque année, il est produit dans le monde quatre milliards de tonnes de déchets plastiques, mais seulement 10 % sont recyclés. Cette publication dans la revue Science pourrait peut-être éviter que l’on se retrouve avec plus de plastiques que de poissons dans les océans d’ici 30 ans.
Un recyclage plus propre, sans solvant
Certes, le plastique est toujours fabriqué à base de pétrole. Mais la fabrication de celui-ci sera tout de même plus propre que celle des plastiques « classiques » actuels : pas de solvants, tout se fait à température ambiante, il n’y a rien à purifier et surtout, il peut retourner à son état initial encore et encore, sans utiliser beaucoup de produits chimiques. Enfin, comme le recyclage est, à la fois, plus simple et moins cher, il est un plastique qui garde de la valeur, même en fin de vie, comme les canettes et les bouteilles en verre.
Ainsi, il pourrait inciter à un retour à la consigne, comme en Allemagne et aux États-Unis, où l’on reçoit de 15 à 20 centimes pour chaque bouteille en plastique rapportée. Pour rappel, la France s’est fixé l’objectif de 100 % de déchets plastiques recyclés d’ici à 2025. Actuellement, on peine à atteindre les 25 %. Ce genre de découverte pourrait bien aider.
Seul petit souci de ce nouveau polymère : il n’est pas assez souple, les chercheurs doivent encore y travailler avant de penser à une éventuelle commercialisation.