Le Covid-19 a boosté la vente à emporter mais pas la lutte contre le plastique

Selon une enquête réalisée par l’association No Plastic In My Sea, la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) est très faiblement appliquée dans la restauration à emporter.

Rédigé par Audrey Lallement, le 19 Nov 2021, à 10 h 13 min
Le Covid-19 a boosté la vente à emporter mais pas la lutte contre le plastique
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La crise du Covid-19 avec l’impossibilité de se rendre dans les restaurants a servi de véritable tremplin à la vente à emporter. Si les enseignes se sont montrées très dynamiques pour servir les clients et ouvrir de nouveaux points de vente, elles se sont montrées, à l’inverse, particulièrement frileuses pour mettre en application la loi AGEC. Preuve en est, le sondage et l’enquête de terrain réalisés par l’association No Plastic In My Sea.

La vente à emporter, un secteur en expansion

La Semaine Européenne de Réduction des Déchets débute le 20 novembre 2021. Cette date correspond à la publication, par l’association No Plastic In My Sea, d’un rapport d’enquête sur l’application de loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) dans la restauration à emporter.
Ce document rappelle plusieurs articles destinés à réduire les déchets de la restauration à emporter et développer le réemploi : la possibilité pour le consommateur de venir avec ses contenants pour les boissons à emporter et les repas ; un tarif réduit sur les boissons lorsqu’un client vient avec son propre contenant ; la possibilité pour les consommateurs de bénéficier dans les établissements de restauration et débits de boisson d’une eau potable fraîche ou tempérée ; l’indication visible sur la carte ou un espace d’affichage de la possibilité pour les consommateurs de demander de l’eau potable gratuite.

Destinés à réduire l’utilisation du plastique, ces dispositifs, pourtant vertueux car ils permettent à la fois de faire un geste pour la planète et pour son porte-monnaie, peinent aujourd’hui à se mettre en place. Et pour cause, « L’épidémie de Covid a entrainé un développement de la vente à emporter, avec un risque d’augmentation des déchets et pollutions générés, » détaille No Plastic In My Sea.

Selon l’association, la restauration à emporter est un secteur en expansion avec une hausse de 11 % des points de vente en un an.

Une très faible application de la loi

plastique restauration à emporter

Dans les faits les contenants réutilisables sont rarement acceptés – © H_Ko

Menée auprès de quarante-deux chaînes, cette enquête permet de tirer plusieurs enseignements. En effet, seulement six (Exki, Pomme de Pain, Steak’n Shake, Paul, Starbucks et Mcdonald’s) ont répondu aux questions. Ce faible taux de réponses révèle une faible application de la loi.

« Ces enseignes ont soit engagé pour partie les mesures prévues par la loi AGEC, soit évoqué des arguments d’hygiène les amenant à repousser l’accueil des contenants des particuliers ». Ces remarques ont pu être confirmées lors d’une enquête de terrain complémentaire réalisée dans cent-deux établissements. En effet, se faire servir une boisson à emporter dans son contenant est difficile et la réduction financière prévue n’est pas appliquée ; se faire servir de la nourriture dans un contenant réutilisable reste très difficile, malgré la loi ; le droit à de l’eau potable gratuite est passé sous silence ; les process et la digitalisation poussent à la consommation et ne respectent pas les droits des consommateurs.

Les résultats de cette enquête montrent un écart flagrant entre ce qui a été couché sur le papier et ce qu’il se passe sur le terrain. La loi AGEC est très faiblement appliquée.

Par conséquent, No Plastic In My Sea propose aux pouvoirs publics, aux filières professionnelles et aux associations de consommateurs plusieurs recommandations : informer tous les acteurs sur des articles de loi qui semblent mal identifiés aujourd’hui et ainsi mettre les consommateurs en capacité d’en bénéficier ; assouplir des process qui reposent sur l’usage unique et de collaborer avec les fabricants de contenants nomades afin de définir une offre adaptée à la vente à emporter (calibrage, graduation…) ; entrer volontairement dans un process de réduction des déchets et de développement du réemploi côté consommateurs (propres contenants) et côté enseignes (contenants consignés) ; valoriser les acteurs qui appliquent la loi et récompenser le consommateur dans son effort pour réduire les déchets ; rappeler les sanctions liées à la non application de la loi et les dispositifs permettant aux consommateurs de faire valoir leurs droits.

Illustration bannière : Plastique restauration à emporter – © Friends Stock
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Non sens total de maintenir encore ce pass sanitaire ! qui fait que ceux qui ne l’ont pas et qui veulent manger en dehors du domicile, le font à emporter…une personne qui a reçu les injections et une personne qui ne l’a pas fait, sont tout autant potentiellement porteuses et malades en cas de contagion, alors pourquoi de telles mesures discriminatoires ??? faut que ça cesse, pour les droits des personnes et l’impact négatif que ça a sur tous les plans (humain/santé/écologie).

  2. Il faut aller faire ses courses avec ses propres emballages …

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