Sous l’égide de la Commission européenne, les États membres de l’Union européenne étaient en effet parvenus à un accord pour adresser le problème de la pollution plastique. Cet accord devait être approuvé par le Parlement européen : c’est chose faite depuis hier, 27 mars, à une vaste majorité (571 voix pour, 53 contre et 34 abstentions). Ainsi dès 2021, bâtonnets de ballons gonflables, bâtonnets de cotons-tiges, couverts jetables, pailles, touillettes en plastique, etc., une dizaine de produits représentant à eux-seuls 70 % des déchets échoués sur les plages et dans les océans, seront définitivement interdits !
L’Europe deviendra, le 1er janvier 2021, le premier continent à interdire les objets en plastique jetable
Après l’interdiction, à travers l’Europe, de sacs en plastique à usage unique en 2015, l’UE vient d’accomplir un pas supplémentaire pour proscrire davantage de produits jetables en plastique. Les industriels ne pourront plus proposer nombre d’objets (couverts jetables, pailles, touillettes…) même avec une part réduite de plastique, car l’utilisation de cette matière polluante sera purement et simplement interdite pour ces produits.
Reste à présent au Conseil de l’UE de se prononcer, avant la fin de l’année… mais son approbation semble ne faire aucun doute ! Le Parlement, le Conseil et la Commission pourront à partir de là s’accorder sur le texte final.
Cette interdiction signe la fin des bâtonnets des cotons-tiges, des bâtonnets des ballons gonflables, des touillettes, des pailles, des les mélangeurs de cocktails, des assiettes et couverts…
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Les eurodéputés aussi ont ajouté à cette liste les emballages de fast-food en polystyrène ainsi que les produits oxoplastiques. Les sacs biodégradables pour les produits vendus en vrac n’auront plus qu’à disparaitre : en effet, bien qu’ils constituent une meilleure solution par rapport aux sacs en plastique traditionnels, ils engendrent toujours, eux aussi, une pollution au plastique, puisqu’ils se fragmentent en microparticules.
En revanche, l’interdiction ou non de gobelets et autres contenants alimentaires en plastique devrait rester de l’essor de chaque État membre.
La limitation de l’usage du plastique pour les produits jetables est censée combattre la pollution qu’ils engendrent. En effet, le plastique représente aujourd’hui la moitié des déchets qui se trouvent dans les océans et 5 à 12 millions de tonnes de ce matériau rejoignent les océans tous les ans.
Bientôt, les bouteilles contiendront obligatoirement du plastique recyclé
Quant aux bouteilles en plastique, même si leur interdiction n’est pas envisagée à court terme, dès 2025, elles devront contenir au moins 25 % de plastique recyclé, une part qui serait portée à 30 % dès 2030. Et pour parvenir à un tel taux d’incorporation de plastique recyclé, l’accord prévoit d’imposer aux organismes responsables de la collecte de déchets, un taux de collecte séparée de 90 % d’ici 2025.
Autre bonne nouvelle : le texte étend aux mégots de cigarettes le principe de « Responsabilité élargie du producteur » (REP), qui suppose que les entreprises mettant sur le marché ces produits doivent contribuer à payer les coûts de gestion des déchets. D’autre part, leur production devra être réduite de 50 % d’ici 2025 et de 80 % d’ici 2030.
Pour ce qui est des lingettes jetables et des ballons en plastique, les fabricants devront contribuer aux coûts de nettoyage des déchets et de sensibilisation du public, mais sans avoir à contribuer directement à leur gestion.
La réaction des industriels du plastique
Si du côté des eurodéputés, on se réjouit à l’instar de Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy qui a déclaré « Personne ne meurt de boire sa boisson sans paille, mais combien de poissons sont morts à cause de tels objets en plastique », le son de cloche est différent chez les industriels de la filière plastique !
PLasticsEurope, la fédération européenne de la filière juge bien-sûr ces mesures « disproportionnées » appelant à des « règles plus claires ». Pour elle, « les causes profondes des déchets marins sont une mauvaise gestion des déchets » et « un manque de sensibilisation » !
Rudy De Leeuw, patron de la Confédération européenne des syndicats, estime pour sa part que deux millions d’emplois directement liés à la lutte contre le réchauffement climatique et la pollution plastique pourrait être développés. Il rappelle au passage qu’ « il n’y a pas d’emplois sur une planète morte ».
La Finlande qui assurera la présidence de l’Union de fin juillet à décembre 2019, a annoncé vouloir consacré cette période à la bioéconomie (développement et utilisation de produits biosourcés).
Ce qui va changer en France ?
Suite à cette Directive de la Commission, la France va devoir étendre la liste des produits interdits aux contenants alimentaires en polystyrène expansé et aux tiges en plastique pour ballons gonflables. Les assiettes, gobelets vendus vides et coton-tiges avaient déjà été interdits dans le cadre de la loi biodiversité, et les couverts, pailles et touillettes dans celui de la loi Egalim.
Les plastiques biosourcés et compostables seront eux-aussi interdits grâce à cette directive, et l’interdiction des gobelets pourra être étendue à ceux vendus avec un liquide dedans !
Article mis à jour et republié
Illustration bannière : Un spectacle qu’on ne verra bientôt plus ? – © Boyloso
A lire absolument
Et pourquoi pas TOUT DE SUITE et qu’il faut attendre 2021 ???? combien de tonnes de ces déchets pourront encore polluer notre planète d’ici 2021 ??? c’est exactement comme avec tous ces poisons connus depuis des décennies comme NUISIBLES POUR L’HOMME mais que les agriculteurs continuent à déverser sur tout le territoire pendant encore des années, ABSOLUMENT RIDICULE !!!!
Attention les tiges pour ballons seront bel et bien autorisés