Une étude scientifique réalisée auprès de 105.000 Français environ établit un lien entre la consommation de plats préparés par l’industrie et le risque de cancer.
Un lien établi entre la consommation de plats industriels et le risque de cancer
Les chercheurs de l’Inserm, de l’Inra et de l’Université Paris 13, ont mené une étude durant huit ans auprès de 105.000 Français, tous volontaires. Les résultats suggèrent un lien entre la consommation de plats industriels et le risque de cancer. Selon les auteurs de cette étude, publiée ce mercredi 14 février dans le British medical journal (BMJ) : « une augmentation de 10 % de la proportion d’aliments ultra-transformés, dans le régime alimentaire, s’est révélée être associée à une augmentation de plus de 10 % des risques de développer un cancer » en général. Et même davantage pour le cancer du sein.
L’étude, appelée NutriNet-Santé, repose sur des questionnaires remplis sur internet de 2009 à 2017 par des participants dont l’âge médian approchait 43 ans. Les sondés ont rempli un formulaire descriptif, puis ont renseigné trois fois, tous les six mois, ce qu’ils avaient mangé pendant les 24 dernières heures. Et ces recherches impressionnent notamment en ce qui concerne la base de référence. Elle recense ainsi 3.300 aliments, permettant aux participants d’être très précis sur ce qu’ils ont mangé. Les chercheurs se sont intéressés aux « aliments ultratransformés », qui d’après eux contiennent souvent « des quantités plus élevées en lipides, lipides saturés, sucres et sels ajoutés, ainsi qu’une plus faible densité en fibres et vitamines ».
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Une première piste d’investigation à approfondir
Ainsi, les aliments à risque sont les pains, les sucreries, les desserts, les céréales, les boissons sucrées, les viandes transformées (boulettes, nuggets, jambon avec additifs, etc.), les pâtes et soupes instantanées, les plats surgelés ou en barquette, etc… Le journal scientifique anglais précise qu’il ne s’agit que d’une première observation, qui « mérite une exploration attentive et plus poussée ».
Mais, d’ores et déjà, « ces résultats peuvent être considérés comme une première piste d’investigation dans ce domaine », assurent les chercheurs. Les prochains travaux devront établir le lien précis de cause à effet. D’autres facteurs peuvent entrer en jeu, selon la revue, qui précise : « par exemple, le tabagisme et une activité physique faible étaient bien plus répandus chez les participants qui consommaient une plus grande proportion d’aliments ultratransformés ».
De son côté, l’équipe de recherche française va se pencher sur l’incidence des additifs alimentaires contenus dans chaque plat industriel. Grâce à Nutrinet-Santé, les scientifiques disposent en effet des informations des marques concernées et tenteront d’étudier un lien entre l’accumulation de produits ajoutés et leur incidence (ou non) sur le cancer.
Illustration bannière : Le lien entre plats industriels et cancer est avéré © defotoberg
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