Selon une enquête menée par des chercheurs australiens, plusieurs espèces marines que nous consommons, poissons ou fruits de mer, sont des espèces en danger critique ou menacées.
Des espèces de poisson et de fruits de mer en danger critique ou menacées
Savez-vous réellement ce que vous mangez ? Quel est le poisson ou le fruit de mer qui est dans votre assiette ? Telles sont les questions que des chercheurs australiens de l’université du Queensland pourraient vous poser.
Après avoir analysé les registres mondiaux de la pêche industrielle entre 2006 et 2014, les scientifiques ont découvert que 92 espèces menacées et 11 espèces en danger critique d’extinction étaient capturées dans les océans du monde entier(1).
Une fois pêchées, ces espèces sont vendues à des consommateurs qui ignorent que ce qu’ils s’apprêtent à manger est autant en voie d’extinction que certaines espèces plus connues comme, des gorilles de montagne ou des éléphants pour reprendre la comparaison de Leslie Roberson, doctorante au Centre de biodiversité et de conversation scientifique de de l’université du Queensland.
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Une pêche légale
Parmi les espèces que nous mangeons en ignorant qu’elles sont en danger critique, l’on peut citer le thon rouge du Pacifique (Thunnus maccoyii), celui de l’Atlantique (Thunnus thynnus), l’anguille d’Europe (Anguilla anguilla), le mérou rayé (Epinephelus striatus), l’esturgeon d’Europe (Acipenser sturio), l’esturgeon du Danube (Acipenser gueldenstaedtii),l’esturgeon étoilé (Acipenser stellatus), la grande raie-guitare (Rhynchobatus djiddensis), le requin ange de mer argentin (Squatina argentina), la raie pocheteau gris (Dipturus batis), l’ange de mer commun (Squatina squatina), .
Parmi celles que nous consommons régulièrement mais qui sont désormais en danger, on trouve le flétan de l’Atlantique (Hippoglossus hippoglossus). On trouve aussi parmi les espèces vulnérables, l’aiglefin (Melanogrammus aeglefinus), le Chinchard (Trachurus trachurus)… et bien d’autres encore.
Fait surprenant, la pêche de ces espèces est parfaitement légale. Néanmoins, peut-être que si les consommateurs étaient mieux informés, notamment avec des étiquettes et des informations plus claires, ils hésiteraient à les manger.
Ainsi, lorsque dans l’hypermarché Leclerc de Vitry-sur-Seine un requin-renard, appartenant aux espèces menacées, a été déposé au rayon poissonnerie du magasin, les clients n’ont pas manqué de manifester leur désaccord en partageant des photos sur les réseaux sociaux. Preuve qu’il y a encore de nombreux efforts à faire à la fois sur la pêche industrielle et la traçabilité.
Vidéo – le rapport sur l’enquête The University of Queensland (en Anglais) ici
Illustration bannière : des espèces de poisson menacées d’extinction peuvent se retrouver sur les étals de nos poissonneries © AsiaTravel / Shutterstock
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