Leur mission est difficile et leur rôle méconnu. Gendarmes et policiers luttent pourtant pour défendre la nature, la santé publique et les espèces protégées.
Qu’est-ce que la police de l’environnement ?
Ils ne font pas les gros titres des médias, on ne leur consacre pas de séries télévisées. Pourtant, ils sont là, à enquêter sans relâche au service de l’environnement. Le nom de leur unité est tout sauf explicite : ils font partie de l’OCLAESP, Office Central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique. Mais derrière cet acronyme barbare oeuvrent 75 enquêteurs directement rattachés à la direction générale de la gendarmerie.
Une cellule spéciale née en 2004
De la lutte contre le trafic d’espèces protégées à la chasse aux déchets polluants, leurs sujets d’enquête sont vastes. Cette cellule spéciale créée en 2004 est chargée de lutter contre toutes les atteintes, quelles qu’elles soient, à l’environnement et à la santé publique. Et ils n’ont hélas que l’embarras du choix : au total, en matière d’environnement, on recense plus de 15.000 infractions potentielles dans les quinze codes en vigueur concernés. La pollution des eaux et l’abandon de déchets figurent parmi les plus connues.
#BellesAffaires Les enquêteurs de l’#OCLAESP, les #gendarmes du 83 et du 57 interpellent un trafiquant d’animaux sauvages. ? ? ? Un tigre blanc, 4 phalangers et 9 serpents ont été recueillis et confiés au parc zoologique de la Barben (13), l’individu a quant à lui été écroué‼️ pic.twitter.com/2w8RlPBhSG
— Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) May 3, 2019
Comment fonctionne l’OCLAESP ?
Cet office est en fait constitué de deux divisions. L’une est consacrée aux enquêtes judiciaires, l’autre s’occupe de l’analyse et de la stratégie, et de coordonner et soutenir l’action avec la police ou la gendarmerie sur place.
Pour les problématiques environnementales les plus pointues, des conseillers techniques travaillent à temps plein en coopération avec la police de l’environnement, suivant l’état de l’art et vulgarisant les éléments les plus complexes à prendre en compte. La criminalité étant liée à une problématique écologique, il convient de trouver le bon angle pour parvenir à poursuivre les réseaux criminels.
De l’amende à la prison ferme
Vol de ruches, trafic de civelles, mais aussi pollution industrielle, trafic de déchets… Les actions engagées peuvent déboucher sur des peines de prison ferme de 2 à 5 ans et sur des amendes conséquentes. D’autant plus que les juges tiennent de plus en plus compte de l’impact de ces crimes et délits sur l’environnement.
Parmi les centres d’intérêt actuel : le glyphosate, dont l’interdiction pourrait donner des velléités de créer de nouveaux trafics des plus juteux, au détriment de la nature.
La police de l’eau
Mais aux cotés de cette unité de 75 hommes, existe également ce que l’on appelle la « police de l’eau » des inspecteurs de l’environnement, en général de formation scientifiques, assurant aussi bien des missions de police judiciaire que des inventaires d’espèces. Leur mission : protéger les rivières et la biodiversité, et verbaliser les pollueurs.
600 inspecteurs de l’eau
Ces 600 inspecteurs et inspectrices de l’eau, de la faune et de la flore font partie de l’Agence française de biodiversité (AFB), placée sous la tutelle du ministère de l’Environnement. Ils s’ajoutent aux inspecteurs de l’environnement travaillant au sein de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage). Par ces temps de restriction de l’usage de l’eau du fait de la sécheresse, c’est aussi à cette police de l’eau que revient la tâche difficile de faire respecter les arrêtés préfectoraux. Avec à la clé des amendes salées, si nécessaire.