Il existe une corrélation entre les flambées épidémiques Covid-19 et la présence dans l’air de pollen et de particules fines.
La présence de pollen explique 44 % des cas de Covid-19 constatés « en plus »
Que vous soyez allergique au pollen ou non, sa présence dans l’air vous rend plus susceptible de contracter le Covid-19. Ce phénomène, déjà constaté par le passé concernant d’autres virus respiratoires, se vérifie également concernant le Covid-19, nous apprend une étude réalisée sous la direction d’Athanasios Damialis du Départment de médecine environnementale de l’University d’Augsburg (Allemagne) et publiée dans la revue de l’Académie américaine de médecine (PNAS)(1).
Pour s’en rendre compte, les chercheurs ont recueilli les données sur le nombre de nouveaux cas de Covid-19 mais aussi sur l’humidité, la température, la densité de population et les confinements dans 130 villes dans 31 pays différents aux cours des mêmes jours.
Si l’humidité et la température ont un certain impact, c’est surtout la présence de pollen qui exhibe une forte corrélation avec le nombre de nouveaux cas de Covid-19. Ce dernier facteur explique 44 % des cas en plus constatés pendant les pics de présence de pollen dans l’air. Il se trouve que les infections au Covid-19 ont tendance à grimper après 4 jours consécutifs de forte présence de pollen dans l’air.
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Selon les chercheurs, l’exposition au pollen diminue l’immunité à certains virus respiratoires, y compris le Covid-19, en diminuant la réponse des interférons antiviraux. Normalement, en cas d’infection à un virus, ces derniers signalent aux cellules voisines d’intensifier leurs défenses antivirales. Mais le pollen affaiblit cette fonction des interférons.
Les particules fines aussi rendent les individus plus susceptible au Covid-19
Une autre étude, réalisée par Mario Rohrer, Antoine Flahault et Markus Stoffel de l’Université de Genève et publiée dans la revue Earth Systems and Environment en novembre 2020(2), s’attache à étudier l’impact de la présence dans l’air de particules fines PM2,5 sur l’évolution des nouvelles infections au Covid-19.
En effet, dans l’ensemble des lieux étudiés par les chercheurs (le Grand Paris, le Grand Londres et le canton suisse de Ticino), les pics d’hospitalisations pour cause de Covid-19 correspondaient aux pics de présence dans l’air de particules fines PM2,5, issues des gaz d’échappement de voitures et des produits de chauffage.
Une corrélation a également été observée entre la flambée des cas de Covid-19 sur les îles Canaries et l’arrivée sur l’île de poussière sablée en provenance du Sahara début 2020. Par le passé, un lien avait été établi entre l’arrivée de poussière sablée et les flambées d’infections fongiques… ces dernières pouvant affaiblir les défenses immunitaires et rendre la personne plus susceptible au Covid-19.
Enfin, selon une étude réalisée par l’équipe de Thomas Bourdrel de l’Université de Strasbourg et publiée dans la revue European Respiratory Review en février 2021(3), la corrélation entre le nombre d’hospitalisations de patients Covid-19 et l’exposition aux particules fines PM2,5 s’explique par le fait que l’exposition à ces particules exacerbe les maladies cardio-vasculaires, compliquant le pronostic en cas d’infection au Covid-19.
Illustration bannière : Avec les pollens, le masque et les lunettes sont de mise – © dokosola
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