En effet, si certains cancers sont évitables par des changements de comportement, une grande majorité résulte des polluants présents dans notre quotidien. Pesticides, perturbateurs endocriniens et pollution de l’air sont autant de dangers qui, pour Fanny Thauvin, nécessitent des mesures législatives urgentes.
Polluants atmosphériques, perturbateurs endocriniens, pesticides… : la majorité des cancers est due à des facteurs environnementaux
Les cancers du sein représentent une cause majeure de mortalité chez les femmes, avec 60.000 nouveaux cas chaque année en France. Un tiers de ces cancers sont dits « évitables » par des modifications de mode de vie (tabac, alcool, sédentarité). Toutefois, la majorité des cas (55 à 60 %) est attribuée à des facteurs environnementaux, tels que la pollution de l’air, les perturbateurs endocriniens ou les pesticides. Ce constat met en évidence l’importance de sensibiliser le grand public à l’impact de ces polluants sur la santé, alerte Fanny Thauvin, de l’association Jeune et Rose, interrogée par le média Reporterre.
Dans ses ateliers de prévention, Jeune et Rose met l’accent sur des pratiques concrètes pour limiter les risques : déchiffrer les étiquettes alimentaires, utiliser des applications comme Yuka pour éviter les additifs cancérogènes, ou encore se méfier des produits ménagers et cosmétiques.
Mieux identifier les populations les plus à risque
Fanny Thauvin appelle également à un renforcement législatif pour lutter contre les polluants et à l’adoption du principe de précaution, pointant le manque d’action face à l’incidence alarmante du cancer du sein en France. Fanny Thauvin rappelle par ailleurs que notre pays est classé premier par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’incidence du cancer du sein.
Cependant, l’association ne se limite pas à la prévention individuelle. Elle milite également pour la création d’un registre national des cancers, afin de mieux comprendre et agir sur les causes environnementales. Ce registre permettrait de mieux identifier les populations les plus à risque et de mettre en place des politiques de prévention plus ciblées. En France, seuls 25 départements disposent actuellement de données détaillées sur les cancers, une lacune qui limite la compréhension de l’impact des pollutions environnementales sur cette maladie.
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