Le nombre de personnes exposées aux particules fines n’a cessé de diminuer, même si dans la plupart des pays la situation est toujours loin d’être acceptable.
Des millions d’années de vie perdues à cause de la pollution atmosphérique
Les particules fines continuent de tuer en Europe, mais pas autant qu’avant. En 2018, à travers le continent européen, 417.000 décès prématurés étaient attribuables aux particules fines. C’est 60.000 de moins qu’en 2009, a calculé l’Agence européenne pour l’environnement. Au sein de l’Union européenne, en 2018, 54.000 décès prématurés étaient dus au NO2 et 19.000 aux O3 (à noter que ces chiffres ne sont pas à additionner, un même décès ayant pu être provoqué par l’exposition prolongée aux deux types de particules).
Toujours est-il que si l’on regarde le nombre d’années de vie perdues à cause de la pollution atmosphérique, les chiffres sont étourdissants. (Ce chiffre est obtenu par la multiplication du nombre de décès prématurés par le nombre d’années de vie perdues par personne.) En 2018, 3,9 millions d’années de vie ont été perdues à cause des PM2.5 à travers le continent européen et 3,5 millions à travers l’Union européenne. Le NO2, quant à lui, a provoqué la perte de 2,5 millions d’années de vie à travers le continent européen et 2,3 millions à travers l’Union européenne.
Particules fines : l’Estonie, la Finlande, l’Irlande et l’Islande sont bons élèves
Si les dégâts sont aussi catastrophiques, c’est parce que la pollution atmosphérique touche une partie considérable de la population. Selon les critères européens (qui sont moins exigeants comparé à ceux de l’Organisation mondiale de la santé), 42 % de la population du continent était exposée aux particules « PM10 » en 2000. Mais après 2003 la courbe a entamé une descente ininterrompue, et en 2018 seuls 13 % de la population étaient touchée. Pour les PM2.5, l’amélioration a été encore plus spectaculaire : en 2018, 4 % de la population urbaine était exposée, contre 8 % en 2017. Toujours est-il qu’en 2018, six États membres de l’Union européenne avaient une concentration de PM2.5 supérieure aux normes européennes : il s’agit de la Bulgarie, de la Croatie, de la République Tchèque, de la Pologne, de la Roumanie et de l’Italie.
Selon les critères de l’OMS, la situation est plus préoccupante, mais la tendance à l’amélioration est la même : si en 2003, 91 % de la population urbaine était exposée à une concentration de particules fines supérieure à 20 μg/m3, en 2018 ils étaient 43 %. Quant aux particules les plus fines, les PM2.5, en 2006, 97 % de la population urbaine était exposée, puis cette proportion est descendue à 74 % en 2018. Selon les critères de l’OMS, seuls quatre pays avaient une concentration en dessous du seuil acceptable : c’est l’Estonie, la Finlande, l’Irlande et l’Islande.
Illustration bannière : Pollution atmosphérique Europe, ici la Finlande – © Karavanov_Lev
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Les problèmes ne sont jamais envisagés globalement. Bien sûr qu’en ville les voitures électriques sont un bien. Mais leur fabrication nécessite en Chine une énorme pollution, que personne ne désire voir. Le nucléaire emmagasine pour sa mise en place des millions, voire des centaines de millions de tonnes de CO2. La fabrication des éoliennes vaut, en CO2, six années de fonctionnement de centrale thermique. A ne voir systématiquement qu’une seule part du problème, on ouvre toutes grandes les portes de la bêtise! Mais rassurez-vous, c’est général!