PHYTOCYAN, qui a pour objectif de développer des solutions de dépollution des sols cyanurés par des plantes, reçoit les soutiens financiers de la Région Centre et de l’Agglomération Tours Plus.
La phytoremédiation pour traiter les sols pollués au cyanure
La phytoremédiation n’a rien de nouveau : depuis des millénaires, on se sert des capacités épuratoires des plantes pour le traitement de l’eau et des sols. Pourtant, cette solution pour lutter contre la pollution des sols n’est que très peu usitée en France. Cette technique se sert des plantes pour éliminer, contenir ou rendre moins toxiques les divers contaminants présents dans les sols pollués : métaux, pesticides, solvants, explosifs, pétrole brut, etc.
En France, on a recensé près de 800 sites contaminés par des composés cyanurés. Les cyanures de fers proviennent principalement d’anciennes activités industrielles. Si les usines ont été fermées dans les années 1960, les sols contiennent toujours des cyanures de fer, rendant les terrains inexploitables.
Le bureau d’études IDDEA Ingénierie et le laboratoire Biomolécules et Biotechnologies Végétales de l’Université François Rabelais de Tours viennent donc de lancer leur projet collaboratif : PHYTOCYAN. Ils cherchent ainsi à développer une technologie capable de dépolluer ces sols en métabolisant l’azote par des plantes.
La première étape consiste à identifier les plantes à même de métaboliser les cyanures. Cette technique est écologique dans la mesure où elle ne nécessite pas de traitement de biomasse contaminée : les plantes absorbent les polluants, métabolisent l’azote puis se décomposent, enrichissant de cette manière le sol.
Ce procédé très doux est aussi très lent… Tout l’intérêt réside donc dans la recherche de végétaux à cycle végétatif court, et de trouver une méthodologie qu’il sera possible d’adapter à d’autres types de pollutions des sols, minérales ou organiques.
Le projet Phytocyan a débuté le 1er mars. Il est labellisé par le pôle Dream (Durabilité de la Ressource en Eau Associée aux Milieux) pour un coût de 240.000 euros, sur 18 mois.