Pour mieux comprendre les conséquences dangereuses de la pollution atmosphérique, il faut prendre en compte l’ozone, ce polluant souvent mal connu.
La pollution à l’ozone, qu’est-ce que c’est ?
Il n’est pas nécessaire d’être chimiste pour comprendre que l’ozone est un polluant dit secondaire. Il se crée en cas de fortes chaleurs à partir de monoxyde de carbone, de dioxyde d’azote – que l’on retrouve notamment dans le trafic routier – et de composés organiques volatiles (solvants, végétation, combustion d’énergies fossiles, pollution des industries, etc.).
C’est donc en ville et quand il fait chaud, lors des épisodes de canicule plus particulièrement, que cette pollution apparaît. L’ozone présent dans la stratosphère (entre 15 et 30 km au-dessus de nos têtes) ne pose pas problème et nous protège des rayons ultraviolets du soleil. En revanche, tout change quand il apparaît dans la troposphère (entre 8 et 14 km au-dessus de la Terre).
Les problèmes sanitaires liés à l’ozone
En cas de présence particulièrement inquiétante d’ozone dans la troposphère, les conséquences sur la santé doivent être prises très au sérieux : « Irritations oculaires, gêne respiratoire et cardiovasculaire. Les personnes asthmatiques sont les plus concernées par ces pics de pollution. C’est l’une des causes de l’augmentation des hospitalisations pendant les périodes de canicule. Près d’un Parisien sur deux a été impacté par l’ozone l’année dernière » expliquait au Point Charlotte Songeur, ingénieur chez Airparif, lors des fortes chaleurs de l’été 2017.
Pour se protéger, il est donc conseillé d’aérer son domicile de préférence le matin, lorsqu’il fait encore frais et que le trafic routier n’est pas encore trop dense. Pour les plus fragiles (femmes enceintes, personnes asthmatiques, malades, nourrissons), sortez le moins possible pour protéger au maximum vos voies respiratoires.
Et la nature dans tout ça ?
Un récent rapport porté par la fondation Axa Research et mené par Divya Pandey de l’Université de York aux Royaume-Uni, démontre les conséquences directes de la pollution à l’ozone sur les productions agricoles et donc sur les rendements agricoles d’une part et la qualité des aliments produits d’autres part. Comme les dérèglements climatiques, l’ozone favorise l’augmentation de manière dramatique des problèmes de pauvreté, de malnutrition, de demande alimentaire et de problèmes de sécurité alimentaire à travers le monde.
La pollution à l’ozone entraîne donc d’une part la baisse des productions agricoles et la hausse du prix des denrées d’autre part. Les agriculteurs devront travailler plus pour des productions plus maigres. Aujourd’hui, des réseaux de surveillance sont mis en place pour évaluer les concentrations d’ozone et la fréquence des épisodes de forte concentration. Seuls une réelle prise de conscience au niveau politique et un changement des habitudes agricoles polluantes pourraient changer la donne.